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UDB : révolte des « Gilets jaunes » il faut une refonte en profondeur du système politique hexagonal et européen

L'Union Démocratique Bretonne prend part au débat en dévoilant son programme politique.

La révolte des « Gilets jaunes » s’est avérée un puissant révélateur de divers dysfonctionnements de la société hexagonale. Mais le point de vue néolibéral dominant des responsables politiques interdisait de fait leur prise en compte.

Au-delà de leur diversité, voire de leurs contradictions et de certaines de leurs incohérences, en dépit même des violences les accompagnant parfois, les revendications et les souffrances exprimées se ramènent à trois aspects principaux, qui renvoient à trois fractures conjuguées : sociale, territoriale et politique.

Sur le plan social, d’abord, les écarts de richesse entre les classes populaires/moyennes et les catégories les plus aisées sont allés s’accentuant depuis les dernières décennies. Il s’agit là d’un constat parfaitement établi et analysé mais laissé de côté, voire écarté, dans l’action politique.

Sur le plan des territoires, ensuite, se manifeste une marginalisation qui affecte une part importante de la Bretagne. Celle-ci découle de deux mécanismes/phénomènes liés l’un à l’autre, alors qu’il aurait fallu au minimum les disjoindre pour tenter d’en éviter les effets pervers : la métropolisation socio-économique et la métropolisation « politique », c’est-à-dire institutionnelle, venue accompagner la première par choix politique.

Cette métropolisation, loin d’être la recette miracle, n’est en fait qu’une simple adaptation à la mondialisation, induite par le néolibéralisme économique, sur laquelle il n’est pas question de s’interroger, même si les doutes sont de plus en plus forts[1] : il faut y voir un aveu implicite d’impuissance, et l’absence même de volonté politique en faveur des territoires de la part de l’État [2].

Tout ceci conduit en matière politique à un profond sentiment de mépris ressenti par les populations de ces territoires « de seconde zone », péri-urbains comme ruraux. Ce ressenti a d’ailleurs été alimenté par la volonté de « modernisation/adaptation » à marche forcée affichée par le pouvoir en place depuis juin 2017 et renforcé par les paroles pour le moins « malencontreuses » mais cependant très explicites du président Macron à l’égard de certaines catégories sociales de beaucoup de ces territoires considérés comme « attardés ». In fine, cela débouche sur une perte de foi en l’avenir individuel et collectif au sein de nombreux territoires, cartographiés d’ailleurs par le vote populiste. Telle est la fracture démocratique.

Ce nouvel état de fait n’est pas vraiment spécifique à la société hexagonale et il peut y conduire aussi à une victoire des partis populistes. Mais il y prend une acuité particulière tant les principes d’uniformité et de centralisation sont au soubassement des institutions et des méthodes qui régissent la vie politique au sein de la République.

Si l’on veut éviter un fracas encore plus grand que celui en cours, il ne suffira pas de continuer à penser l’avenir des territoires et de leurs populations en termes de mesures d’accompagnement dans le cadre d’un système qui, vu son évolution, est de nature à les condamner inexorablement, tant il est vrai qu’ils sont les éternels oubliés des politiques générales. C’est à une refonte en profondeur du système politique hexagonal – et européen – qu’il convient de s’atteler en donnant les moyens aux territoires eux-mêmes, par des institutions renouvelées, d’impulser en leur sein une nouvelle dynamique sociale, économique et environnementale ; et ceci en liant les problématiques territoriale et environnementale, toutes deux mises à mal par l’ambiance néolibérale outrageusement dominante.

L’UDB a pris sa part au débat en dévoilant son programme politique en février dernier, il est retranscrit dans un livre, « S’émanciper », qui, s’il ne donne pas toutes les réponses, apporte néanmoins une contribution au grand débat national qui s’ouvre aujourd’hui. Dans un prochain communiqué, l’UDB répondra à certaines questions posées par le président Macron, en fléchant ses réponses aux pages de son programme.


Union démocratique bretonne

01/02/2019 | 9 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 02 février 2019 à 16h26 par Ouahouah
Dés que je vois écrit quelque chose comme "le point de vue néolibérale dominant" j'arrête ma lecture car qu'on puisse considérer comme dominant le libéralisme dans un pays ou le PIB est à 57% public montre soit un mensonge tactique soit une grave maladie mentale
#2 - Le 04 février 2019 à 10h51 par Lemere
@Ouahouah

Dettes (2017)

Royaume Uni 92% du PIB
Canada 98%
Espagne 99%
Belgique 106%
Singapour 110%
Italie 132%
Japon 234% Oui 234%

Conclusions
1)on fait dire ce que l'on veut aux chiffres.
2) il ne faut donc pas stopper sa lecture , sauf á prendre le risque de se voir taxer de paresse intellectuelle ou pire , comment dites-vous déjà ? De malade mental?

Enfin et pour vous assurez que j'ai bien lu votre commentaire si la France a 57 % de son PIB en dépenses publiques le pays qui en a le moins est tout de même á 29% et il s'agit de l'Irlande , comme par hasard celui qui est obligé de faire du dumping fiscal .
Si vous voulez vivre comme un Irlandais surtout ne vous privez pas d'y aller.
Donc en ce qui me concerne, Oui le gouvernement actuel mène une politique libérale .


Enfin longtemps pro-Europeen , je m'interroge aujourd'hui sur cette Europe aux mains d'une commission non élue . Et trop loin de ce qui pourrait être une fédération de régions ( land) .
Alors Oui le changement demandé par l'UDB n'est pas inintéressant .
#3 - Le 05 février 2019 à 09h54 par breizh44, Pornichet
L’UDB exprime ici quelques idées qui méritent réflexion et qui devraient peser dans le débat. Il est d’autant plus dommage que le terme creux « néolibéral », cher aux opposés à tout, apparaisse ad nauséam dans ce texte.
Les 56 ou 57 % du PIB français qui sont investis dans les systèmes sociaux sont un record Européen. Et pourtant, il y en a qui sont dans la misère. Il n’est peut-être pas inutile de réfléchir si on peut employer ces fonds de façon plus intelligente, plus ciblée, plus efficace. Si Macron parlait de pognon fou qu’on dépensait, c’était précisément dans le but d’initier cette discussion. Et il a raison. On dépense un pognon fou pour un résultat pour le moins perfectible.
Pourquoi un spécialiste de l’argumentation à pirouettes répond ici avec des statistiques sur la dette du Japon reste mystérieux.
#4 - Le 06 février 2019 à 10h31 par Lemere
@Breizh44

Ne vous faites pas plus sot que vous ne l'êtes .

Bon je suis content que vous reveniez a des positions plus raisonnées.

On est bien d'accord l'argent redistribué pourrait sans doute l'être mieux.
L'argent dépensé également

Une fois cela dit, était il nécessite de raboter unilatéralement les APL?

Au delà des dépenses et de la redistribution , qu'est ce qui justifie cette course permanente à vouloir toujours plus taxer de la part de ce gouvernement si ce n'est pas pour redistribuer ?

J'aimerai entendre votre réponse à cette question.
#5 - Le 06 février 2019 à 21h42 par breizh44, Pornichet
Eh bien, ma réponse est que, contrairement à ce que vous affirmez, ce gouvernement a baissé la taxation de l'immense majorité des français. S'il y en a effectivement qui sont taxés plus, comme certains retraités, cela est désagéable pour eux, certes, mais économiquement cela a un sens de taxer plus ceux qui ne travaillent pas et moins ceux qui travaillent. Trop complèxe à expliquer ici, mais google existe, si vous voulez en savoir plus.
#6 - Le 07 février 2019 à 20h59 par Lemere
@Breizh44

Sauf , que ceux qui sont en retraite, on ne leur a pas présenter la chose comme cela quand ils ont cessé de travailler ( parfois mis dehors dans le cadre de plans sociaux, nombreux ces dernières années).
Alors ceux qui en ont une bonne (reste à définir) de retraite, et les plus nantis ( et pas forcément par le travail, souvent par l'héritage), qu'ils acceptent de payer un peu plus pour un certain temps, oui, bien sûr. Et j'en fais partie.
MAIS, que tous soient taxés, et qu'en plus ce soit pour faire des c... avec cet argent, NON MERCI.
Car qu'a-t-il fait de tout cet argent ? Payé des panneaux de limitation à 80 ? Refait la moquette de l' Elysée?
Acheté une piscine pour fort Brigançon?
Payé des colonels de 26 ans ?
Payé des Présidentes de commission à 14 000 eur par mois ?
Payé un consul à 4000 eur /Mois à L.A.?
Payé des responsables de sécurité à Matignon et ailleurs qui doivent démissionner aujourd'hui?
Tout ça n'est pas bien compliqué ni complexe, c'est seulement ce qui fait qu'aujourd'hui plus de 80% n'aiment pas leur président, et cela seulement 18 mois après son élection, et même pas dans un climat de crise mondiale, (comme ce fut le cas pour NS).
Alors dans les mois qui viennent, et avec la crise qui s'annonce, que va-t-il être capable de faire qui n'aggrave pas la situation?
Dites le nous cher Breizh44, vous qui l'aimez tant.
#7 - Le 09 février 2019 à 20h44 par breizh44, Pornichet
@ lemere - Seul la CSG a augmenté pour les retraités, et elle ne finance rien de tout cela, mais les systèmes sociaux. Dont profitent avant tous … les retraités.
#8 - Le 09 février 2019 à 23h19 par Lemere
@Breizh44

Pour 2,7% la CSG. est affectée au remboursement de la dette sociale. À qui? Je vous laisse deviner.
Et si on imagine que cette hausse ne soit pas intervenue, ou aurait on pris ces 2,7%?
Sur la TVA ou sur l'IRPP-(CQFD)
Et par conséquent , si moins de TVA et moins d'Irpp perçus, cela aurait signifié moins de dépenses somptuaires ( piscine, salaires, etc... Cités dans mon commentaire.

Si on vous écoute, c'est comme ci tout cela ne sortait pas de la même poche. Dans notre exemple un retraité paye tout le temps et de la CSG et de la TVA, et parfois des IRPP.
Donc enprégnant 2,7% de plus de CSG aux retraités c'est se priver de 5% voir plus de TVA qu'il aurait versé sur ses dépenses.
Voyez comme on peut tourner l'économie dans tous les sens, quand on veut.
Et si je pousse le bouchon, votre point de vue ce serait : prenez moins aux actifs, débrouillez vous avec qui vous voulez, tiens les retraités par exemple, mais surtout continuez de dépenser somptuairement.
C'est vrai, allons-y , la France , selon ceux qui nous gouvernent est au bord de la faillite, il ne faut surtout pas laisser à nos enfants des dettes, non ! Mais des piscines et des moquettes oui!
#9 - Le 12 février 2019 à 00h21 par breizh44, Pornichet
Le revoilà, le spécialiste de l’argumentation à pirouettes.

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