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Sans ancrage, Hervé Hamon se livre à Guérande

Écrivain, éditeur, documentariste, cinéaste et scénariste, Hervé Hamon a fait escale à Guérande pendant trois jours. Président d’honneur du Festival du livre en Bretagne, ce Costarmoricain qui a réalisé le magnifique documentaire « Chasseurs de tempêtes » est tombé sous le charme du Pays Blanc avec l’accueil qui lui a été réservé. Pourtant, cet homme atypique, au franc parlé, qui a parcouru toutes les mers du globe, n’est pas prompt à s’attacher.
Hervé Hamon et Christian Clères
Hervé Hamon et Christian Clères

Pour suivre le parcours d’Hervé Hamon, il faut se munir d’une mappemonde, avoir un bon sens de l’orientation, le cœur bien accroché, ne pas aimer les habitudes et savoir prendre des risques. Né à Saint-Brieuc en 1946, il partage actuellement sa vie entre les Côtes d’Armor, Paris et le Chili. Son curriculum vitae est comme un carnet de route : professeur de philosophie pendant cinq ans, il démissionne pour se consacrer à l’écriture et l’édition. Journaliste d’investigation aux côtés de Patrick Rotman, il rompt les amarres en 1991, attiré par la mer en solitaire.
C’est la consécration littéraire, et puis en 1998 il revient sur les écrans avec pour héros le remorqueur « Abeille-Flandre », l’équipage courageux et déterminé, les eaux déchaînées. Il obtient le Grand Prix du film d’aventure. Refusant l’étiquette, il prend un nouveau contre-pied en 2011 en publiant « Comédie musicale » chez JBZ et Cie, un roman sur fond de chasse aux sorcières dans l’Amérique des années 50, et « La mer aux mots choisis » aux éditions Glénat.
 

Comment s’est déroulé ce Festival du livre en Bretagne ?
C’est vraiment formidable ! Formidable et vivant. Ici, les auteurs sont traités comme des coqs en pâte. On ne se contente pas de faire que du stand. On n’attend pas le public, il y a de vrais moments de rencontres. Le Festival du livre en Bretagne évite de faire ce que l’on peut voir dans d’autres salons.
Quel a été le moment le plus fort ?
J’ai beaucoup aimé la projection de « Chasseurs de tempêtes », vendredi soir, surtout l’échange avec le public. Les gens me demandent souvent si j’ai eu peur car ils sont vraiment surpris par les grosses vagues. Mais c’est surtout l’équipage qui prend des risques.
« Comédie musicale », votre dernier livre, encore un ouvrage sur la mer ?
Absolument pas ! J’avais besoin de faire autre chose. Malheureusement, lorsque vous écrivez des livres qui marchent bien, les éditeurs font leur possible pour que les auteurs poursuivent dans le même domaine. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas que ma passion pour la mer devienne une contrainte. Je ne veux pas être rangé dans une catégorie.
 

Quel en est le sujet alors ?
C’est un huis clos avec cinq personnages, des scénaristes qui s’enferment dans une villa pour écrire une comédie musicale. Sauf que nous sommes dans les années 50 aux États-unis, en pleine chasse aux sorcières. De nombreux artistes sont soupçonnés d’être communistes ou sympathisants. Tout acte de création devient alors très surveillé et les cinq scénaristes vont être confrontés à cette triste réalité.
 

Connaissiez-vous le Pays de Guérande ?
Très peu en fait. Pour l’anecdote, lorsque je naviguais, un des officiers de l’équipage était de Batz-sur-Mer. Il nous parlait des marais salants, de la fleur de sel et il nous en ramenait à bord. Et j’ai vu la « Terre de sel », c’est extrêmement beau ! Il y a des effets de lumières tout à fait saisissants.
Le Festival du livre en Bretagne à Guérande, d’accord, mais Guérande, c’est bien la Bretagne ?
Aucun doute, ici c’est la Bretagne. Mais moi, je ne suis pas chauvin. La fierté d’être Breton ne se reconnaît qu’à l’humiliation d’être ou d’avoir été Breton.
Ce dimanche matin, « Bretagne Réunie » qui milite pour la réunification de la Bretagne remettait le Prix international de la poésie, un acte culturel et militant très fort. Et vous quel est votre rapport à votre région natale ?
Comme Breton, je dis souvent que j’ai plus d’attaches que de racines. La mer m’a toujours ouvert sur l’étranger. Grâce à elle, on a plus de recul. Quand j’étais jeune, je voulais voir les bateaux, pas ceux d’ici mais ceux qui venaient de pays lointains avec des noms en russe, en arabe, en chinois. C’est comme ça que je me suis intéressé à la culture des autres.
Un dernier mot ?
Il n’y a que la mer qui fait le tour du monde.

Auteur : YE | 22/11/2011 | 0 commentaire
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