“Dans sa réponse à Rémy Gautron à propos de la présence d’éléments étrangers notamment en plastique dans les broyats de déchets verts, dits valorisés, épandus sur les terres agricoles de la presqu’île guérandaise, Cap Atlantique précisait “…quant au soi-disant danger pour les coquillages des traicts du Croisic, il est important de rappeler qu’aucune présence de plastique n’a jamais été constatée dans la chair des coquillages…”
De nombreuses études ont déjà révélé la présence de microplastiques dans le milieu marin dont 80% proviennent de la terre. Déversés en mer par les fleuves ou par rejets atmosphériques, ils contaminent les chaînes alimentaires et on les retrouve, entre autres, dans les poissons et dans les coquillages filtreurs qui les accumulent dans leur chair. Ces microplastiques, véritable éponges, concentrent les polluants qui se retrouvent en fin de parcours dans nos assiettes.
Une étude publiée récemment (10 décembre 2014) , la plus complète à ce jour, coordonnée par l’institut 5Gyres, à laquelle IFREMER est associée, révèle que l’ensemble de la pollution des océans par les plastiques est évaluée à 269 000 tonnes , soit 5,25 mille millards de particules. Cette étude précise qu’en particulier, les zones côtières sont très affectées. “ les effets de ces particules touchent tous les écosystèmes océaniques, y compris les organismes marins notamment les filtreurs, le zooplancton et les organismes vivant dans les sédiments. Ils peuvent également concentrer les polluants organiques et altérer le fonctionnement des chaînes alimentaires…”
L’ampleur et l’urgence du problème ne cessent de croître. La concentration de minuscules déchets de plastique a été multipliée par cent au cours des quarante dernières années.
“ Il est temps de traiter ce problème à la source, afin d’entrer dans une démarche de restauration et de responsabilité…” concluait l’auteur de l’étude.
Une moule se comporte comme une mini station d’épuration naturelle. Elle filtre l’eau de mer (20 à 25 litres par jour), pour se nourrir des éléments capturés qu’elle concentre dans sa chair. Une équipe de l’Université de Gand (coordonnée par Colin Janssen écostoxicologue - Belgique) a mené une campagne d’analyses sur les moules de la mer du nord. Selon les résultats de cette enquête, “ pour chaque portion de moules consommée (300 gr de chair de moule) nous ingérons 300 microparticules de plastique…”
Au vu de la capacité de ces particules à perdurer dans l’environnement et à accumuler les contaminants avec lesquels elles ont été en contact, ainsi que leur ingestion par les organismes marins, à quels effets devons-nous nous attendre en terme de bioamplification et de conséquences pour l’homme ?
Déjà, d’autres études ont démontré que les nanoparticules de plastique peuvent pénétrer les tissus humains, entrer dans le sang ou chez les femmes enceintes, traverser le placenta et atteindre le foetus.
Les épandages de déchets verts pollués et des boues de stations d’épuration (qui contiennent entre autres des granules de plastique provenant de cosmétiques) sur les terres agricoles, contaminent la terre et les plantes et des polluants se retrouvent dans les fourrages et dans des cultures diverses destinées à la consommation animale et humaine.
La revue “ 60 Millions de consommateurs ” révélait récemment (30 septembre 2014) que le miel vendu en France contient des particules de plastique (jusqu’à 265 par kilo) . Celles-ci sont présentes dans la terre, l’eau de puie, l’atmosphère et dans les fleurs visitées par les abeilles qui collectent ces particules en même temps que le pollen… “ Les trois types de microplastiques repérés sont exactement les mêmes que ceux que l’on retrouve dans le milieu marin ”.
A l’évidence si nous produisons sans réserve ces composants chimiques et surtout si nous continuons à les déverser dans la nature, ces contaminations risquent bien de se retourner contre nous, et c’est déjà le cas.
Les associations qui se préoccupent de la préservation de notre environnement et de notre qualité de vie, donc de la santé de l’homme, agissent comme sentinelles de l’environnement.
Depuis de nombreuses années en Presqu’île guérandaise, elles alertent régulièrement élus et pouvoirs publics sur les dangers présentés par certaines activités sources de pollutions diverses.
Ainsi, elles se sont opposées, par le passé, aux épandages de boues de stations d’épuration et à des opérations de drainages sur des terres agricoles du bassin versant des traicts du Croisic. Depuis 2010, elles attirent l’attention sur les épandages des broyats de déchets verts qui contiennent des éléments étrangers polluants, visibles ou invisibles, épandus dans des zones sensibles.
La récente interdiction du clapage en mer, des boues de dragage du port de Pornichet par le tribunal, obtenue par une association, est, à ce titre, exemplaire. Cette opération avait été autorisée par le préfet suite à un tour de passe-passe classique et après avis favorable du commissaire enquêteur, malgré les nombreuses oppositions déposées à l’enquête publique.
Quelles ont été les positions et les actions des communes concernées par la qualité des eaux de ce littoral ?
Concrètement, les particuliers, professionnels et services municipaux se doivent, bien entendu, de veiller à la bonne qualité de leurs apports dans les déchetteries et sur les stations de broyage de la presqu’île. Et comme cela n’est visiblement pas suffisant certains apports jugés douteux doivent être impérativement refusés par les agents présents sur les divers sites.
En 1986, Pierre Pellerin directeur du SCPRI, déclarait aux français, dans une intervention télévisée, que le nuage radioactif de Tchernobyl n’avait pas touché la France (il s’était arrêté à la frontière !).
On sait ce qu’il en est aujourd’hui !
Le président de Cap Atlantique osera-t-il nous dire qu’entre autres, les pollutions par les plastiques contaminés, présents sur nos terres, dans nos mers et nos océans éviteront, comme par magie, la presqu’île guérandaise ?
La pollution bactériologique des traicts du Croisic, annoncée par les associations, et récurrente ces deux dernières années, est, elle, bien présente, évitons d’en rajouter de nouvelles, dans le respect des générations futures”.
Communiqué de R. Gautron
Guérande Environnement
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