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Réformer, ce n'est ni facile, ni gratifiant, ni spectaculaire...

Ce n’est pas dans l’air du temps… Puisqu’il ne s’agit pas de « changer », mais précisément, bien de « réformer », c'est-à-dire de conserver l’esprit d’une bonne loi, d’un bon dispositif, tout en l’adaptant à des contraintes nouvelles, le plus souvent d’ordre financier…
C’est mettre à plat des dossiers maintes fois différés, auxquels, depuis longtemps, personne ne voulait toucher, sauf en bonnes paroles…
André Trillard Sénateur de Loire Atlantique
André Trillard Sénateur de Loire Atlantique

Réformer, c’est affronter la démagogie, la mauvaise foi, parfois les mensonges, c’est s’attaquer à des strates de corporatisme ; c’est aussi et surtout convaincre des citoyens légitimement inquiets que le sacrifice qui leur est demandé permettra de sauver un dispositif, au bénéfice de leurs enfants.

Réformer, c’est renoncer à un bénéfice politique immédiat, parce que l’on a la conviction d’accomplir ce qui est la mission et l’honneur d’un politique : le service de l’intérêt général.

À tous ces égards, la réforme des retraites qui vient d’être publiée au Journal Officiel est exemplaire. J’ajouterai qu’elle présente en outre quatre caractéristiques majeures :

Elle est équitable, dans la mesure où elle associe tous les Français à l’effort, où elle rapproche la situation des salariés du public avec ceux du privé (sur lesquels chacun sait que l’effort a plus lourdement pesé dans le passé), où elle entre-ouvre le dossier des régimes spéciaux. Sur le plan financier, elle est juste car, sans toucher aux pensions, elle répartit l’effort entre les salariés, les entreprises et les plus hauts revenus.

Elle constitue une victoire de la démocratie contre l’immobilisme et contre l’obstruction (dont témoignent notamment les 126 heures de débat passées au Sénat), ce qui renforce encore sa légitimité, comme d’ailleurs celle de nos institutions.

Elle consolide la solidarité entre les générations : nul doute que la majorité des collégiens ou lycéens enrôlés dans les cortèges réaliseront un jour très proche que la fermeté du pouvoir s’est exercée prioritairement dans leur intérêt.

Enfin, et c’est important, elle ouvre la voie à d’autres réformes aussi indispensables, par exemple celle de la Sécurité Sociale, en démontrant que nous ne sommes pas condamnés à laisser dériver les déficits, et que… Réformer, c’est gouverner !

Auteur : André Trillard | 10/11/2010 | 7 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 11 novembre 2010 à 10h13 par Michel Bouvier
Belle analyse Monsieur Trillard si certains Ministres communiquaient aussi bien que vous on y verrait plus clair dans les réformes.
#2 - Le 13 novembre 2010 à 09h26 par Jean-Xavier DREAN, Guerande
"Média-web ouvre un espace Edito aux personnalités." L'idée est intéressante, mais la coloration des premiers auteurs laisse songeur... Après le Modem, c'est l'UMP à qui est donnée la parole. Mieux encore, dans une région de gauche, un département de gauche, c'est à un battu de droite qu'on demande de s'exprimer sur les retraites. Doit-on voir là une ligne éditoriale qui se faisait jusque-là plus discrète ?

Sur le fond, il faut constater quelques âneries de la part de M. Trillard.
Premièrement, si réformer c'est "convaincre des citoyens", on voit que la méthode sarkozyste ne s'y prête pas : à l'opposition de la rue et des syndicats, il n'oppose que la brutalité et l'absence de dialogue avec les représentants des salariés.
Deuxièmement, s'agissant des quatre caractéristiques relevées par M. le Sénateur, cette réforme n'est ni équitable, puisqu'elle ne fait porter l\'effort que sur les seuls salariés (et particulièrement ceux ayant eu des carrières longues ou interrompues), ni une victoire de la démocratie comme l'a montré le débat inachevé à l'Assemblée. Serait-ce une atteinte à la démocratie que d'oser faire travailler un sénateur durant 126 heures sur un sujet aussi important ?
Enfin, cette contre-réforme ne consolide rien puisque le financement des retraites n'est toujours pas pérenne. Pour preuve, rendez-vous est déjà pris en 2013.

Là où M. Trillard a peut-être raison, c'est sur l'ouverture vers de nouveaux changements. Et l'exemple qu'il propose est très symptomatique. Après le système des retraites, on pourrait s'attaquer à la Sécurité sociale. Faut-il rappeler que M. Trillard annonce là la poursuite du démantèlement de ce qui avait été mis en place par son ancien mentor, le Général De Gaulle ? Celui-ci avait en effet appliqué le programme établi par le Conseil National de la Résistance (comités d’entreprise, sécurité sociale, retraites), à la Libération.
Sur le thème des réformes, je vous signale un article local un peu plus sérieux, de Pierre Madiot : http://www.leveilleur.com/?p=2692
#3 - Le 13 novembre 2010 à 14h48 par rédaction
A J.X.DREAN je vous rappelle que nous sommes libres et indépendants. Pour l'édito nous sollicitons tout le monde, seulement il y en a qui répondent d'autres pas. Si vos amis de Guérande veulent faire un édito ils seront les bienvenus. Certains ont reçu 3 mails de chez nous, à ce jour sans réponse. Meilleures salutations.
#4 - Le 13 novembre 2010 à 22h44 par Anne-Laure, Pornichet
Contrairement au commentaire précédent, il me semble que l'eclectisme est pourtant de rigueur Monsieur Dréan! le Modem qui est sans nul doute depuis 2007 un parti d'opposition, (ne pas confondre avec l'edx UDF de Giscard)a pris la peine apparemment de répondre aux journalistes, ainsi que Monsieur Trillard qui lui est en face du MODEM le parti hélas majoritaire . Donc c'est bien parti pour un peu de pluralisme! Nous attendons les Socialistes, Melanchonistes, Lepenistes ou Ecologistes, si toutefois ils veulent bien signer quelqu'editorial et s'ils ont quelque chose à dire!!!! Merci au contraire chers amis de médiaweb d'être pluriels!
#5 - Le 13 novembre 2010 à 22h49 par Anne-Laure, Pornichet
Juste un mot de plus: il me vient à l'idée de proposer aux écologistes de nous expliquer, justifier leur participation aux exécutifs de gauche socialisto-communiste tout en étant CONTRE soit disant, le futur aéroport de Jean Marc Ayrault... il y a quelqu'un qui ose nous expliquer que de cet Ayraultport, ils ne veulent pas? LOL.... Anne-Laure.
#6 - Le 15 novembre 2010 à 22h01 par Jérôme, Naoned
Monsieur Trillard: réforme de la sécurité sociale et pourquoi pas des assurances aussi????
nous n'oublions pas que les frères du petit Nicolas Sarkosy sont l'un responsable de labos pharmaceutiques, et l'autre dans l'assurance! Aîe on va aussi brader la santé au privé??
A surveiller , et puissiez vous vous tromper!
#7 - Le 18 novembre 2010 à 23h28 par Paul-Alain, Nantes
Il est vrai que nous attendons maintenant que cette rubrique, fort intéressante, se développe, en espèrant que d'autres est le courage de s'exprimer. Nous attendons impatient.

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