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Refondation : Les Républicains ont écouté les militants

C’est une nouveauté chez Les Républicains, pour la première fois depuis bien longtemps ils ont consulté les militants pour l’acte de refondation. Espérons pour les militants que les bonnes intentions nationales se reproduiront au niveau départemental. Bernard Accoyer, Secrétaire général des Républicains, a confié le pilotage de cette démarche à des trentenaires, engagés pour le débat d’idées et représentant les différentes sensibilités du mouvement.
Bernard Accoyer
Bernard Accoyer

« Les militants sont prêts à se battre pour tout reconstruire mais, trop souvent déçus, ils n’acceptent plus de donner un blanc-seing à leurs représentants politiques. » Souligne le rapport de la refondation. 

Les militants  demandent à leurs leaders de retrouver «  l’esprit de compagnonnage, qui caractérisait les premières heures du gaullisme, quitte à préférer la cohérence à l’obsession du rassemblement. Ils leur demandent d’être fidèles à l’histoire de la droite et du centre. »

73% des militants croient encore au clivage gauche/droite.

L’élection présidentielle de 2017 a mis fin à la schizophrénie dans laquelle le Parti socialiste s’était enferré et ce dernier a explosé au profit d’une recomposition de la gauche autour de deux courants clairement identifiés : celui de la France insoumise, également porté par Benoît Hamon, qui reprend une lecture marxiste du monde tout en sachant habilement l’appliquer aux enjeux des mutations du marché du travail, et celui d’En Marche qui acte le basculement vers la social démocratie de tous ceux qui, à gauche, ont fini par accepter l’économie de marché. Il reste que la droite, qui s’était construite par rapport au discours de la gauche, a été profondément troublée par cette recomposition.

"Le clivage droite/gauche se reconstituera probablement autour d’une fracture majeure qu’Emmanuel Macron a lui-même mise au grand jour, lorsqu’il a prononcé cette phrase : « Il n’y a pas de culture française ». Il subsiste en effet une pensée de gauche qui nous porte d’abord vers l’universel, considérant que l’homme est citoyen du monde, et une pensée de droite qui nous renvoie toujours à notre héritage, considérant que l’homme privé d’ancrages est condamné au dénuement. Pour autant, si le clivage droite/gauche n’est pas mort, il appartient à la droite française de se repenser et de se moderniser, car il y a beaucoup de raisons de penser que nous avons quitté un monde que nous ne retrouverons plus." Précise le rapport.

Le socle militant est ouvert à 77% à l’existence de différentes sensibilités au sein du parti.

Questionnaire aux adhérents : Pour vous la droite doit elle être essentiellement ? 

1 Réformatrice 49% - 2 Libérale 36% - 3 Gaulliste  33%

La majorité des adhérents 66% pensent que le mouvement Les Républicains doit prioritairement être un lieu de débats et de confrontation des idées.  Par contre les questions sociétales ne sont considérées comme une priorité par 18% des adhérents.

Du questionnaire en ligne envoyé aux adhérents se dégage la vision d’une droite réformatrice, qui parvient à conjuguer la liberté de l’individu et la nécessité d’un projet national, à travers un axe libéral-gaulliste. L’étude menée par Harris Interactive montre un point d’équilibre semblable autour d’un triptyque Liberté, Etat, Culture française. La liberté d’entreprendre, de penser, est perçue comme une valeur constitutive du socle de pensée de la droite. L’Etat joue un rôle de protection face aux transformations mondiales. Enfin, les électeurs valorisent la culture française, qui apparaît comme une notion plus ouverte et plus intégratrice que l’identité. Les experts reconnaissent pour leur part dans le libéral-gaullisme des militants une synthèse qui traduit assez bien l’esprit français. 

« Le travail mené nous a conduits à constater que la droite française ne se reconnaît pas dans le mot « conservateur » qui est mal compris dans notre pays. Elle trouve dans le gaullisme une forme de syncrétisme, qui arrive à unir projet libéral et vision de la France. Au final, le programme de François Fillon constituait une assez bonne synthèse des sensibilités de la droite et du centre, à ceci près que les questions sociétales étaient un peu trop présentes et que les dispositifs de protection des classes moyennes et populaires étaient un peu trop absents. » Précise le rapport.

Méthodologie du rapport de la refondation :

Essayer d’évaluer l’état de la droite après deux défaites électorales majeures ainsi que le poids des différentes idées et aspirations au sein de notre famille politique est un exercice difficile. Nous avons souhaité le mener avec la plus grande objectivité possible en nous appuyant sur trois types d’acteurs :

- LES ADHÉRENTS ET LES CADRES DU MOUVEMENT : 40 912 réponses au questionnaire envoyé aux adhérents ;

450 contributions écrites de militants ; des auditions d’élus et de cadres de nos fédérations.

- LES ÉLECTEURS DE DROITE : une étude qualitative menée avec l’institut Harris Interactive autour de trois groupes : des électeurs de droite ayant voté En Marche, des électeurs de droite s’étant tournés vers le Front national, des électeurs de droite ayant voté les Républicains.

18 EXPERTS INDÉPENDANTS (Politologues, Philosophes, Sociologues, Économistes, Journalistes.

Enseignements :

De ce travail ressortent tout d’abord une force et une formidable vitalité. Dès le début de la démarche, les militants se sont fortement mobilisés avec 600 personnes lors du premier Atelier le 5 juillet ; 10 000 réponses dans les 24 heures qui ont suivi l’envoi du questionnaire aux adhérents en plein coeur de l’été, des centaines de notes très étayées où les militants nous disent ce qui, pour eux, fait la droite, des experts très intéressés par l’exercice de réflexion.

"Quelle force politique peut dire aujourd’hui, au lendemain de deux défaites majeures, alors que son nouveau président n’a pas encore été élu, qu’elle est en mesure d’organiser une telle réflexion ? Les militants des Républicains, que certains médias ont si souvent caricaturés, ont cette force essentielle de savoir pourquoi ils s’engagent et ce en quoi ils croient. Ils ne sont pas simplement rassemblés autour d’un homme providentiel. Ils se retrouvent autour d’une pensée politique et d’une histoire." Conclu le rapport

07/11/2017 | 0 commentaire
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