La Loire-Atlantique est historiquement rattachée à la Bretagne.
On devrait au gouvernement de Vichy une loi (juin 1941) qui sépare le département de la région de Rennes (l’actuelle région Bretagne) et le rattache à Angers.
Dans le cadre de « l’aménagement du territoire » le décret du 30 juin 1955 place le 44 dans la région des Pays de la Loire.
Ce découpage est consolidé par la création administrative des Régions, terme consacré par la loi de décentralisation impulsé par Gaston Deferre (1982).
Paradoxalement, l’identité bretonne se renforce au fur et à mesure que tombent les décrets, les inscriptions 44 = BZH fleurissent, en 2001, 75 % des habitants du 44 désiraient être de nouveau rattachés à la Bretagne.
D’autres sondages permettent d’avoir une idée sur le sentiment d’une identité bretonne : la moitié des sondés se sentent autant bretons que français, 22,5 % plus bretons que français. Sur la question des pouvoirs politiques accordés à la Bretagne, plus de pouvoir pour : 51,9 % des personnes interrogées, 31,1 % pour un statut quo (Sondage réalisé en 2008).
En 2004, l’assemblée régionale de la Bretagne administrative vote à l’unanimité une demande de ré intégration de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
De nombreuses, associations, partis politiques comme les Verts et le Parti Breton, des élus régionaux sont montés au créneau, des hommes d’influences de droite comme de gauche se sont prononcés par le passé pour la réunification, sans compter des milliers de signatures de la Charte des élus, signée par des maires, parlementaires et conseillers municipaux.
Prenez votre destin en mains
Interrogé sur le sujet lors d’une visite dans le Morbihan, Nicolas Sarkozy s’était alors exprimé sur le sujet : « Dans la loi du 16 décembre 2010 sur la réforme du territoire, il y a un article qui permet à un département et deux régions contiguës de délibérer sur cette question, ensuite, si les collectivités le souhaitent, une consultation populaire peut-être organisée ou pas. Ce n’est pas à moi, d’anticiper le choix des élus et de la population. Il y a une règle, qu’elle s’applique, prenez votre destin en mains, vous avez les outils juridiques pour cela ».
A l’époque, le vice-président de l’Union Démocratique Bretonne (UDB) Christian Guyonvarc’h répondait à Nicolas Sarkozy : « En reconnaissant que le découpage imposé par l’Etat pose un problème du fait qu’il ne respecte ni la culture, ni l’histoire, ni les inspirations populaires, le Président lève l’omerta qui pesait sur ce douloureux problème dans la classe politique ».
Y a-t-il vraiment un veto au niveau de la Région des Pays de la Loire comme le soulignait la porte-parole de l’UDB, Mona Bras : « la loi du 16 décembre 2010 sur la réforme des collectivités à laquelle Nicolas Sarkozy a fait allusion, a certes créé un droit théorique de regroupement, mais ce droit est annulé par le fait que la loi en question a donné un pouvoir de blocage à la Région des Pays de la Loire, le Président a les cartes en main, il peut décider d’organiser une consultation populaire ».
De la langue bretonne.
Seulement une petite partie de la Loire-Atlantique utilisait la langue bretonne, elle a été parlée dans un tiers ouest du département, d’une ligne allant d’Herbignac à Pornic, en passant par Guérande et le Croisic. Malgré un recul progressif, des « poches de résistante » ont subsisté dans la presqu’île guérandaise et la Brière. La langue bretonne était utilisée par les paludiers et les saulniers qui vendaient leur production dans le golfe du Morbihan et dans le Finistère.
On notera aussi du fait d’une immigration des Bretons, que la langue fut encore pratiqué dans la région nantaise, comme à Chantenay jusque dans les années 30.
Côté statistique, une étude de l’Insee (1 999) recense 6 500 locuteurs de breton dans le département.
Le développement des écoles Diwan a depuis, sans doute, modifié la donne, en 2004, 0,28 % des élèves scolarisés étaient inscrits, toutes sections confondues dans une école bilingue français/breton.
Il ne faut pas se voiler la face, l’aspect commercial est un facteur aussi essentiel que cette identité bretonnante souhaitée, le sentiment de fierté d’être assimilé à une culture connue permet aussi de vendre. Un produit d’origine, garantie, comme des galettes made in Breizh reste plus porteur que des galettes de Savenay…
Comment commercialiser un coca ou un « far » nantais ? Certains produits ont une identité forte et sont, chez le consommateur un facteur d’achat. On mise sur la sécurité, sur de vraies valeurs, en cherchant des productions clairement définies géographiquement, comme le vin d’Alsace ou le fromage du Cantal. Pourquoi trouve-t-on des têtes de gondoles aux déclinaisons de produits régionaux et cette désinence d’une grande enseigne « Nos Régions ont du talent » significative du marchandising ambiant.
Sur les marchés, on ouvrira plus facilement son porte-monnaie pour la sardine du Croisic ou de la Turballe que pour un poisson « pêché en mer du Nord ».
Les pro-bretons arguent que la Bretagne est un espace clairement défini dans plusieurs secteurs économiques (mer, tourisme, agriculture, produits de l’agro alimentaire) beaucoup plus cohérente qu’une région Grand Ouest. Il est indéniable d’affirmer qu’un produit régional clairement identifié est plus porteur qu’un produit lambda.
Des réactions.
Elles sont nombreuses, florilège sur les forums consacrés à la question :
« En gros, être breton, c’est une question d’appartenance, libre à chacun de se sentir breton ou non, malheureusement, plus les générations passent, moins les jeunes de Loire-Atlantique se sentent bretons. Il y a un bourrage de crâne effectué par la Région des Pays de la Loire, une promo hallucinante pour se créer une identité et ainsi descendre le peu de Bretagne qu’il reste ».
« Le fait que les Nantais se réclament bretons sous prétexte que la duchesse avait son fief à Nantes me laisse songeur, les habitations, le paysage, la langue n’ont rien de très bretonnants, pour moi, la Bretagne commence à la Vilaine ».
« Il faut arrêter, pendant que l’on y est, on devrait aussi se poser la question de savoir si le Mont St-Michel est Normand ou Breton ».
Et dans la rue :
« On est breton à l’origine, c’est normal que l’on fasse parti de la Bretagne.
On va y gagner quoi au juste ?
On a notre conscience pour nous, nous avons notre Duchesse à Nantes.
On est d’abord français, je n’ai pas d’identité régionale.
Pourquoi pas un référendum pour la protection des menhirs ?
Que cela va-t-il changer dans notre quotidien ? Ça, c’est juste pour le fun, dire qu’on est breton lorsqu’on visite d’autres régions, toutefois, c’est plus parlant que de dire : je suis des Pays de la Loire, déjà qu’on est nul en géographie ».
Reste ce constat des animations estivales proposées dans la presqu’île Guérandaise puisqu’elle serait « l’épicentre » de la sensibilité bretonne.
Cette culture au chapeau rond s’affiche partout : A l’entrée des communes avec des panneaux de signalisation vous informant que vous êtes arrivés en pays breton et dans les villes organisant à tour de galettes des fest-noz et de l’initiation aux danses bretonnes. Voilà que Nolwenn Leroy se produit sur le nouvel hippodrome de Pornichet, relançant sa carrière en revisitant les chansons bretonnes, que Tri Yann squatte la fête de la musique au Pouliguen, que les Celtiques de Guérande font résonner les sonneurs bretons et que la fête du Pays Blanc de La Baule est un défilé de groupes bretonnants ; comment ne pas friser l’overdose ?
Pour se reposer les tympans assaillis de bombardes et autres cornemuses, il faut se réfugier loin dans les terres, comme au festival « Couvre-feu » de Corsept à la fin du mois, on y trouvera des groupes dont la musique ne s’arrête pas au son lancinant du biniou.
Alors, que l’on aime ou que l’on déteste, force est de constater que nul n’est obligé de se positionner face à cette vague armoricaine. D’ailleurs, le référendum réclamé par les purs et durs ne semble pas vraiment à l’ordre du jour, peut-être dans la crainte que le taux de participation batte les records des dernières élections cantonales.
Le débat reste ouvert, Kenavo.
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