Prison pour un militant anti-mariage gay: "incompréhensible" pour quatre députés UMP
PARIS - Quatre parlementaires UMP du Maine-et-Loire jugent dimanche, dans un communiqué, "incompréhensible" le mandat de dépôt à l'encontre d'un jeune manifestant anti-mariage homosexuel, condamné à quatre mois de prison dont deux fermes.
Les députés Jean-Charles Taugourdeau et Marc Laffineur ainsi que les sénateurs Catherine Deroche et Christophe Béchu "considèrent que le mandat de dépôt (incarcération) à l'encontre du jeune Nicolas, participant de la Manif pour tous et condamné à quatre mois de prison dont deux fermes, est incompréhensible, étant donné qu'il n'y a eu ni atteinte aux biens ni atteinte aux personnes".
"Tout en réaffirmant leur respect de l'autorité judiciaire et le nécessaire maintien de l'ordre public, ils s'interrogent sur ce qui apparaît à leurs yeux et à ceux d'un nombre croissant de leurs concitoyens comme un exemple de +deux poids-deux mesures+", écrivent-ils dans leur communiqué.
"Comment expliquer la lourdeur de cette sanction comparée à celles prononcées ces dernières semaines à l'encontre d'individus ayant commis des faits autrement plus graves ? Attaquer un RER et dévaliser ses passagers, ou saccager un arrondissement pour célébrer un titre de champion de France serait-il moins grave aux yeux des juges ?", s'interrogent les quatre élus.
Ils font valoir que "depuis la loi pénitentiaire de 2009, lorsque l'on est condamné à une peine de prison ferme inférieure à deux ans, le principe veut que la peine soit aménagée, c'est-à-dire qu'une alternative à l'emprisonnement soit décidée (bracelet électronique, travaux d'intérêt général...)".
"L'incarcération du jeune Nicolas signifie-t-elle qu'il est aujourd'hui impossible de s'opposer à la politique du gouvernement actuel sans risquer de se retrouver derrière les barreaux ?", demandent-ils. "Si tel est le cas, le pouvoir en place prend un risque qui ne sera pas sans conséquence sur notre démocratie", poursuivent-ils
Les quatre parlementaires "demandent instamment que le jeune Nicolas bénéficie des mêmes droits que tout justiciable devant un tribunal de la République".