C’était sans compter le seuil d’élèves imposé par les politiques d’éducation. Si en cette rentrée 2011, on compte 80 000 nouveaux élèves, on apprend par ailleurs le départ non renouvelé de 4 500 professeurs. L’équation semble compliquée. Au plan local, d’un côté nous avons le nombre d’élèves qui augmente (500 de plus pour l’année 2011/2012), de l’autre la fermeture de classes sur toute la Presqu’Île. En conséquence le nombre moyen d’élèves par classe est réévalué et les classes double ou triple se multiplient. Un comble alors que le credo de l’Education Nationale en ce début de XXIe siècle est de promouvoir une éducation plus personnalisée pour chaque élève. « Nous sommes dans un contexte de réduction. L’inspecteur d’Académie prend des mesures sévères : les enseignants vont devoir préparer la rentrée en partant du principe qu’il y aura une classe en moins. En effet, même si le nombre d’élèves est bon, la majorité des classes reste en fermeture à suivre jusqu’à la rentrée », commence Jonathan Kermorvant, secrétaire départemental de l’UNSA. De quoi désorganiser les écoles à un moment charnière de l’année scolaire.
Au Pouliguen et à La Turballe, ce sont deux classes élémentaires qui ferment définitivement. Respectivement avec 150 et 98 élèves au total dans leurs écoles, les deux établissements n’atteignent pas le quota de 156 élèves qui permettrait d’ouvrir ou de garder une classe élémentaire. Force est de constater aujourd’hui l’accroissement des classes à double niveau, qui ramène en moyenne à 25 élèves par classe. Un manque à gagner qui pénalise, comme le souligne Madame Billard, directrice de l’école Paul Lesage au Pouliguen, les élèves déjà en difficulté. Sur six classes, cette école compte quatre classes en double niveau du CP au CM2. Madame Billard reste inquiète pour l’avenir de l’école du Pouliguen, affirmant même qu’il y aura une nouvelle fermeture l’année prochaine au regard des effectifs : 41 élèves de CM2 qui partiront et cette année, seuls 28 enfants sont entrés en grande section. En 2011, c’est un professeur qui partait en retraite qui n’a pas été renouvelé, mais qu’en sera-t-il l’année prochaine ? On est loin de l’image du Pouliguen, ville jeune et dynamique.
À La Turballe, Madame Eloy, directrice de l’école Jules Verne, est plus positive. Si une classe a fermé dans son établissement cette année, elle pense qu’une réouverture aura lieu l’année prochaine. Avec 98 élèves au total, ce sont quatre classes, toutes en double niveau, qui vont travailler cette année à la formation des futurs citoyens du monde, du CP au CM2. Elle souligne la baisse des effectifs par le peu d’élèves de grande section qui sont passés en classe supérieure et les nombreuses familles de La Turballe qui sont parties, le prix du foncier selon elle étant trop élevé. Ceci dit, en raison de la politique actuelle de la municipalité et des travaux engagés sur la création de vingt logements supplémentaires et d’un club enfant, elle pense que cela va amener de nouveaux arrivants dans la commune pour la rentrée 2012/2103.
Le couperet tombera officiellement mardi pour l’école Michelet à Saint-Nazaire. La commission technique paritaire de l’Académie devrait entériner sans surprise la fermeture d’une classe dans ce groupe scolaire du quartier de Kerlédé. Il fallait 156 élèves inscrits pour conserver les 7 classes de l’école. Mais ce matin quand la cloche a sonné, ils n’étaient que 150 dans les rangs. La directrice s’attendait en fait à 152 enfants, mais dans l’été, deux ont déménagé à Paris et Shanghai en Chine. « Donc c’était impossible de leur courir derrière », plaisante Nathalie Perruche-Cormier qui vient de faire sa 6e rentrée à Michelet, la 26e dans sa carrière. « Nous nous attendions à cette fermeture et nous en avions parlé au conseil d’école avant les grandes vacances », poursuit-elle. Quelques parents voulaient entamer une mobilisation pour conserver leurs sept classes, mais la directrice se veut plus pragmatique. « Si on avait eu 155 élèves, ça aurait peut-être valu le coup de se battre, mais là on est vraiment trop loin du nombre plancher. Ce n’est à mon avis ni discutable, ni négociable ». L’équipe enseignante a dès ce matin anticipé cette fermeture en répartissant les enfants en six groupes. Du coup l’école ne compte non plus deux, mais trois classes à double niveau (CP-CE1, CE1-CE2 et CE2-CM1) auxquelles s’ajoutent trois classes simples (CP, CM1 et CM2). Outre la difficulté d’enseigner à deux niveaux différents en même temps, cela porte désormais la moyenne entre 23 et 27 élèves par classe contre 22 ou 23 en 2010/2011. « On a essayé quand même de privilégier les effectifs plus légers dans les petites classes », précise Nathalie Perruche-Cormier. Avec les nouveaux seuils, l’école Michelet devra maintenant attendre de comptabiliser 172 enfants pour avoir le droit d’ouvrir une nouvelle classe. Impossible de prédire quand. L’effet crise joue aussi à Kerlédé. « Plusieurs habitants du quartier ont déménagé pour aller travailler ailleurs. Même si on a souvent des arrivées en milieu d’année, c’est impossible d’avoir une vue globale à moyen ou long terme », conclut la directrice.
Peu de points véritablement positifs pour cette rentrée 2011/2012. Seule une classe ouvre à Saint-Nazaire (une autre est en ouverture à suivre) et aucune en Presqu’Île. Vendredi, l’ouverture de la classe à l’école primaire Camus n’était pas certaine. Seuls 148 élèves étaient inscrits alors que l’ouverture ne peut être confirmée qu’avec 150. Le nombre décisif a été atteint lundi, mais pas plus. « L’inspecteur d’Académie adjoint est venu ce matin et nous a dit être confiant pour l’ouverture. Nous en saurons plus demain. Si la classe était ouverte, un remplaçant serait dépêché sur place, nous espérons que l’enseignant sera désigné jeudi », explique Michel Gouin, directeur de l’école Camus. À l’école Brossolette, aucun doute à avoir pour une ouverture en maternelle, les inscriptions étant au-delà des seuils nécessaires. Voir une classe ouvrir ou rouvrir est un challenge pour bon nombre d’établissements avec les seuils qui bougent régulièrement. Les fermetures de classes quand peu d’élèves manquent compliquent fortement de travail des enseignants qui doivent composer avec des classes doubles, voire même triples parfois, donnant à l’ouverture de nouvelles classes l’apparence d’une oasis dans le désert.
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