José Bové s’était déplacé pour soutenir son camarade agriculteur. (José Bové qui devrait faire attention à ses propos « poussez-vous, la racaille de journalistes » dit-il en essayant de se frayer un chemin dans les marches du palais ») Une mobilisation sans précédent a eu lieu aujourd'hui à Saint-Nazaire. 150 tracteurs ont stationné aux abords du palais de justice. Dans une salle bondée le Président fit lecture de l’acte d’accusation.
Il est reproché Sylvain Fresneau d’avoir (le 21 juin lors d’une manifestation à Notre-Dame-des-Landes) commis des violences envers les gendarmes en reculant vers le cordon de CRS avec son tracteur. Et d’avoir pratiqué un attroupement après les sommations de dispersion. « Mon idée première était de protéger les manifestants » explique Sylvain Fresneau. Le Président reprend « vous reculiez avec votre tracteur en deuxième lente mais un tracteur ça pèse combien ? Et si le tracteur touche un homme il peut arriver quoi ? Ça fait trente ans que je mène un tracteur » explique l’accusé comme pour faire comprendre qu’il maitrise.
Et le Président de surenchérir : « reculer avec un tracteur vers un cordon de gardes mobiles comment interpréter ça ? Les gendarmes ont eu la trouille de leur vie. » Sylvain Fresneau expliqua qu’il n’était pas un uluberlu qu’il a voulu placer son tracteur et sa remorque entre le cordon de CRS et les manifestants et qu’il a parfaitement maitrisé la manœuvre. « Si j’avais voulu charger les CRS j’y serais allé en marche avant » explique le prévenu.
Erwann Le Moigne l’avocat de la défense fit citer plusieurs témoins dont des élus qui placèrent le débat sur un plan politique et militant. Ce qui fit dire au Président après des applaudissements de la salle « on n’est pas ici dans une salle de spectacle. »
La Procureur de la République dans son réquisitoire précisa « on ne doit pas se tromper de débat. La seule question est de savoir si Monsieur Fresneau a commis des violences envers les forces de l’ordre pour lesquelles il est là. Même si les discussions sont passionantes la politique doit rester à la porte du tribunal». Et la Procureur d’expliquer que le prévenu ne conteste pas avoir eu l’intention de se servir de son tracteur, qu’en reculant, la remorque s’est arrêtée à 5 cm du gendarme et qu’il a fallu que son collègue le tire en arrière pour ne pas qu’il soit touché. Les manifestants étaient maintenus à distance c’était un geste agressif et il a manqué de percuter un gendarme. Et de requérir un an d’interdiction de manifester et 80 jours de peine amende.
Erwann Le Moigne pour la défense haussa le ton avec indignation ; « n’en déplaise à Madame La Procureur la politique a franchi la barre du tribunal car vous réclamez un an d’interdiction de manifester ». L’avocat expliqua que sur le délit d’attroupement, ce serait un cas unique au monde que Monsieur Fresneau ait pu seul procéder à un attroupement. « Monsieur Fresneau n’est pas un excité ― il est Président d’une association ― son intention était de faire un barrage pour apaiser. Monsieur Fresneau vit sous la crainte d’un projet complètement absurde, lui interdire de manifester, c’est s’en prendre à un symbole. Heureusement ce projet ne se fera pas et Monsieur Fresneau n’aura pas l’occasion de manifester » conclut Erwann Le Moigne avec humour.
L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 11-09-2012.
En tout cas Jean-Marc Ayrault et Joël Batteux ne pourront pas ignorer l'importance de la mobilisation d'aujourd'hui à Saint-Nazaire.
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