Le farouche partisan de la réunification de la Bretagne – et de l’aéroport – pense que le projet peut être la pierre angulaire d’une Bretagne réunie. Ce qui est assez paradoxal puisque Notre-Dame des Landes était vue par ses parrains – Auxiette et Ayrault – comme le projet fondateur d’un Grand Ouest à taille européenne dans lequel la Bretagne aurait disparu corps et biens.
« Je suis absolument pour la réalisation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui est nécessaire à la Bretagne. Certes, l’opposition sur le terrain est active, mais elle est marginale ». Seulement, elle a pour l’instant gagné la bataille de la communication : « elle a réussi à faire croire à la société que la réalisation de l’aéroport causerait un problème écologique fondamental ». Et une dépense à fonds perdus peut-être malvenue alors que la crise fait rage, y compris en Loire-Atlantique.
Pour lui, l’aéroport a « toute sa place dans l’histoire de la Bretagne, pendant laquelle les Bretons se sont toujours battus pour des infrastructures qui les désenclavent, les tarifs ferroviaires du temps de Gourvennec, le plan routier breton ». Une allusion aux révoltes paysannes.http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1962_num_12_3_403387 de 1960-62, qui ont abouti notamment à la construction des 2X2 voies gratuites qui font le tour de la Bretagne historique, et la relient au réseau autoroutier national, le gouvernement ayant fait siennes les propositions du CELIB, comité d’étude et de liaison des intérêts bretons, qui réunissait élus, entrepreneurs, leaders syndicaux et chefs d’entreprise soucieux de propulser la Bretagne dans la modernité. Mais aussi à la « bataille du rail » qui a opposé légumiers du Léon et SNCF en 1962 et aux tensions autour de la mise en eau profonde du port de Roscoff http://www.lefigaro.fr/emploi/2006/09/18/01010-20060918ARTWWW90430-alexis_gourvennec_paysan_directeur_general.php finalement accordée à la SNCF et dont l’une des conséquences a été la création de la Brittany Ferries.
Il invite à privilégier la modernité : « l’aéroport de Nantes n’a pas d’avenir ; certes, à Genève, San Diego et ailleurs il y a moins de place disponible et plus de passagers accueillis, mais eux ne peuvent pas faire autrement. Nous si, et le nouvel aéroport sera plus économe en énergie ». Il y a aussi pour lui une dimension écologique : « plutôt que de pousser les gens à construire des maisons à 30 km de la ville et y laisser l’aéroport, mieux vaut avoir des capacités de logement dans la ville et l’aéroport plus loin ». Il récuse ainsi l’argument avancé par les militants écologistes d’une augmentation d’émissions de CO² faite par les avions en lui opposant l’économie de celles qui ne seront pas faites par les gens qui ne se logeront pas à des kilomètres des métropoles nantaise et nazairienne – selon les partisans du projet, 1600 logements pourraient être construits et accueillir 5 à 7000 personnes sur l’emprise de l’actuel aéroport et à ses abords.
Le principal écueil qui se dresse devant le projet, selon l’ex-président du Conseil Général, est « la faiblesse insigne du pouvoir politique. Hollande a dit, surtout pas de vagues. Pas avant les présidentielles et législatives, on peut comprendre, puis les municipales, et de fil en aiguille même les plus intéressés pour des raisons culturelles et économiques se découragent ». Il faut maintenant pour lui dépasser le spectre de l’Ayrault-port, du projet attaché à la grandeur et à la décadence politique de l’ex-Premier Ministre. « Toutes les collectivités locales bretonnes sont attachées à cet aéroport, l’ont voté et soutenu. L’intérêt de tous les Bretons en matière d’aménagement du territoire, c’est d’avoir un vrai grand aéroport à vocation internationale. C’est important de faire aboutir le projet si on veut que la Bretagne – réunifiée – ait un avenir ».
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