C'est évidemment la seule véritable question. On peut s'étonner qu'elle n'ait pas été posée plus tôt. Sans remonter à la genèse de cette affaire, il y a eu différentes époques qui se sont succédées. Les années 70 du siècle dernier étaient celle d'un grand "bétonnage", époque où personne ne se souciait des conséquences futures sur l'environnement. Le monde connaissait une croissance quasi exponentielle dans nombre de domaines, y compris celui du transport aérien. La montée continue depuis l'après-guerre, la mise en ligne des réacteurs à la fin des années 50, l'apparition des gros porteurs 10 ans plus tard, renforçaient ces tendances, considérées comme incontournables. Certes, l'aérien continue de se développer, mais l'élan dans le monde occidental, où se situait vraiment son moteur, a été cassé en 1991 avec la guerre du golfe et ses conséquences à long terme. Sans rentrer dans les détails, la croissance d'aujourd'hui repose essentiellement sur les pays asiatiques au sens large. En Europe, elle est le fait des compagnies low-cost qui permettent à une clientèle de loisir de partir avec des offres "tout compris" (voyage + séjour) bien inférieures à celles comparables dans nos pays de l'Union Européenne. Combien de temps celà va-t-il durer? Nul ne le sait.
Il convient donc d'être très prudent dans ces exercices de prospectives et l'enthousiasme ne doit pas s'effacer devant la réalité. De même que les chefs d'entreprise n'embauchent qu'au vu de leur carnet de commande, en dernier lieu et après avoir fait tout ce qu'ils pouvaient pour augmenter leur productivité, il parît judicieux d'agir de la même façon concernant les nouvelles constructions d'aéroport. Elles ne peuvent pas se faire uniquement sur des prévisions de trafic basées sur des hypothèses d'études à long terme, souvent sur des durées de 40 ou 50 ans. L'adaptation progressive est beaucoup plus rationnelle et permet souvent d'éviter des erreurs majeures. Nous avons un exemple juste de l'autre côté des Pyrénées ou la "fièvre bétonneuse" des années 2000 a conduit à construire des villes sans habitants et des aéroports qui ne verront jamais d'avions, déja envahis par les herbes folles.
L'actuel aéroport de Nantes posséde encore une marge d'adaptabilité au trafic importante. Restons rationnels et économe des deniers publiques.
Jean Goychman
Conseiller Régional des Pays de la Loire
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