Cet après-midi à 15 heures, Michel Tarin visiblement très éprouvé nous déclarait : « Jean-Marc Ayrault est pressenti pour être Premier ministre. S'il est aussi entêté que Sarkozy, eh bien qu'il reste avec. J'ose espérer qu'un premier ministre qui a des pouvoirs n'a pas tous les pouvoirs. Je demande au maire de Nantes de respecter la loi et au futur gouvernement de prendre ses responsabilités. Les sept dernières années, les paysans ont perdu 810 000 ha de terre alors maintenant ça suffit ! ». L'appel et les sollicitations de dialogue par les militants anti-aéroport ont-ils été entendus ? Peut-être. On peut également se demander si les autorités locales n'ont pas commencé à paniquer devant l'ampleur du mouvement et devant le danger que pourrait représenter la poursuite de l'action des grévistes de la faim. En effet, certains comme Michel Tarin ou Gilles Denigot en étaient à respectivement à 28 et 14 jours de jeûne. Agriculteur retraité, et gréviste de la première heure, Michel Tarin a perdu 16 kg dans l'aventure et avouait une importante lassitude : « Ce soir, il faut que l'on sorte de ce conflit, notamment à cause d'une grande fatigue et aussi pour ma famille ». Quant à Gilles Denigot ancien élu d'EELV, il a laissé dans l'aventure une douzaine de kg, mais considère que son action et celles de ses camarades n'auront pas été vaines : « Au niveau local, il y a eu ces derniers jours des passerelles avec Alain Gralepois responsable du PS, la Région, le Département et Nantes Métropole. Nous avons échangé avec des émissaires et on a senti que les choses pouvaient se décanter ».
L'élection de François Hollande dimanche soir a semble-t-il apporté un véritable élan d'espoir dans les rangs des militants. Mardi matin à 10 h 00, Alain Gralepois a rendu visite aux grévistes de la faim. Une discussion s'est instaurée. Un peu houleuse au départ selon les propres termes de Gilles Denigot, elle s'est montrée plus détendue par la suite et plutôt constructive. Un certain nombre d'avancées ont permis de croire en un dénouement proche. À la demande expresse des grévistes, Alain Gralepois a été contraint d'accepter une réunion d'urgence dans les locaux du siège du Parti Socialiste. Une délégation conduite par Marcel Thébault a été reçue pendant deux heures. Une éternité pour ceux qui attendaient square Daviais, mais un laps de temps qui autorisait de sérieux espoirs dans l'aboutissement d'une solution. Ce que confirmait d'ailleurs Gilles Denigot : « Si ça dure aussi longtemps, c'est que c'est bon signe ». De retour à 17 h 20, la délégation a souhaité faire un débriefing avec les grévistes de la faim pour prendre une décision définitive quant à la poursuite ou non de l'action. Une demi-heure aura suffi pour confirmer ce que beaucoup entrevoyaient, à savoir l'arrêt de la grève de la faim, au grand soulagement des intéressés, mais aussi de tous ceux qui ont apporté leur soutien au mouvement. Selon, Marcel Thébault, un accord a été écrit (voir la vidéo) avec les autorités concernées. Si Michel Tarin s'est réjoui du résultat, il met cependant en garde tous ceux et celles qui croient que tout est gagné pour Vinci : « On ne perdra pas 2 000 ha de terre. Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition et ce jusqu'au dernier ». De là à ce que l'on assiste dans les jours, dans les mois à venir à un remake de Plogoff ou du Larzac, il y a un pas que les manifestants anti-aéroports sont visiblement prêts à franchir. Et Michel Tarin de conclure : « Si les recours sont en notre faveur, je suis persuadé que le projet ne verra jamais le jour. Et je suis certain qu'il n'y aura jamais d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes »
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