Après l’apparition flottante du préfet sur la scène du Trocadéro dévastée le 13 courant par des hordes de « supporters » de football venus marquer leur territoire de leurs empreintes sauvages, voire de leur urine, le ministre de l’Intérieur avait mis en garde la droite contre les débordements à venir. La Mère Veil (Simone) ayant choisi de garder la chambre plutôt que de couper les citrons à la mi-temps, les mères Veilleuses n’avaient qu’à bien se tenir. Il n’était plus question désormais d’interdire aux lesbiennes d’avoir le ballon.
Et tandis que les milliardaires manifestaient pour l’exil fiscal et contre l’empreinte carbone à Monaco, que les intermittents du spectacle manifestaient pour le droit à être payés 118 g d’or pour ne rien foutre à Cannes, que les linguistes se réunissaient pour éradiquer les mots « race » et « mademoiselle » du lexique républicain, les tenants du mariage traditionnel, eux, remettaient le couvert. Jean-François Copé, la main sur les urnes et les yeux dans les yeux, jurait que ce serait la der des ders avant les grossesses nerveuses des municipales. Pour ces cortèges nuptiaux de l’orthodoxie familiale, trois parcours avaient été retenus par la Barjotte et ses affidés. Le premier, à partir de la porte de Saint-Cloud, remonterait la Seine ; le second partirait de la porte Dauphine et le troisième d’Austerlitz pour se donner rendez-vous aux Invalides, qui n’est pourtant plus une maison de repos depuis longtemps sauf pour l’Empereur et une poignée d’anciens combattants oubliés.
Les blacks et les beurs de la semaine passée s’étant faits discrets, la marée layette, blanche, rose et bleue, couronnée de drapeaux tricolores remonta la Seine tel un paisible mascaret, emportant sur son passage le bleu marine de la police. Au passage du pont de Bir-Hakeim, les manifestants jetaient des drapeaux et des autocollants aux touristes des bateaux-mouches qui applaudissaient. Le cortège s’étirait tranquillement du pont Mirabeau au pont d’Iéna, virait à droite et embouquait en douceur l’avenue de Suffren. C’était gai, détendu, bon enfant, une manif de gens qui n’ont pas l’habitude de descendre dans la rue autrement que pour y faire leurs courses. Tous les âges, toutes les tenues et quelques slogans « Dernière fête des mères avant liquidation » annonçaient certains panneaux, « Hollande, l’ennemi de la famille » disaient certains autres, « We’ll fight in France » scandait en rigolant une délégation anglaise. Partout des sourires, de la bonne humeur et de la gentillesse. Une vraie promenade de printemps. À 18 h 00, certains rentraient déjà chez eux préparer le dîner et coucher leurs enfants – demain, bureau et école – tandis que d’autres, toujours plus nombreux, continuaient d’affluer aux Invalides et chantaient On ne lâchera rien !
Et ce qui devait arriver n’arriva pas. Les 4 500 policiers prévus pour encadrer les 150 000 manifestants évalués par la préfecture (un million selon les organisateurs) ne furent en rien débordés. Quelques poignées d’irréductibles nazillons et autant d’intégristes tentèrent bien de semer la zizanie dans la foule, mais en vain : ils finirent dans un panier à salade.
Les coups de cornes de brume du paquebot France et du vieux cuirassé Intrepid, tractés sur une remorque, ne dérangeront pas pour autant l’ami Mollette et son héraut favori, tout occupés qu’ils sont à mettre en œuvre le programme de Ferdinand Lop, le candidat aux présidentielles des années cinquante : après le mariage homosexuel, on va bientôt avoir droit à la suppression des wagons de queue du métro, à l’extinction du paupérisme après dix-huit heures et au prolongement dans les deux sens du boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer, et, pourquoi pas, jusqu’à Nantes. En attendant, la réforme de l’État est sans cesse repoussée aux calendes grecques, quant aux « chocs » annoncés, c’est le bruit d’un boulon perdu dans la boîte à outils vide d’un président de la République roué.
Le monde hexagonal marche sur la tête, mais quelques centaines de milliers de Français sont descendus dans les rues pour signifier à leurs édiles que, eux, ont gardé les pieds sur terre et qu’ils entendent bien le faire savoir.
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