Colette est née en 1930 en Picardie, Liliane a quelques années de moins. Elles sont toutes les deux veuves et habitent Paris sur la rive droite à quelques stations de metro de l’Ecole militaire. Ce sont des habituées de la « Manif pour tous ». Marcher ne leur fait pas peur et comme il fait beau et que « c’est bon pour la santé », on a décidé de faire le chemin ensemble.
L’homosexualité oui
Non qu’elles soient hostiles à l’évolution de la société (elles ont des enfants divorcés, s’envoient des mails et « surfent » sur Internet) mais plutôt à une certaine façon de la considérer comme « normale » et obligatoire. Pour elles, l’homosexualité n’a jamais été un problème puisque « cela existe depuis que le monde est monde », mais si elles trouvent juste que ces couples puissent jouir de certains droits, elles vivent le mariage « gay » comme une « singerie » inutile et provocatrice du mariage traditionnel. « Comment revendiquer sa « différence » quand on fait tout pour ressembler aux autres ? Quand à avoir des enfants, elles trouvent ça simplement ridicule. « Un enfant doit avoir un père et une mère un point c’est tout. »
Et puis il y a autre chose qu’elles n’apprécient pas, mais alors pas du tout, c’est le comportement du Président. Que cet homme change de femme « comme on change de chemise » en étant ni marié ni divorcé, qu’il se déguise pour aller « faire ses affaires avec une poule de vingt ans de moins », c’est tout bonnement un manque de respect vis-à-vis de sa fonction et de l’image du pays. Et qu’on ne vienne pas leur parler de « liberté », Colette et Liliane ont fait leurs études et savent faire la différence entre le quod libet et le quod licet de leur enfance : la liberté est une chose, la licence en est une autre. Or aujourd’hui, « les gens font ce qui leur fait plaisir, c’est devenu un droit que des « irresponsables » érigent en loi. Quant au ministre de l’Intérieur qui « les mets en garde contre tout débordement », ça les fait rire : « Mais, il nous a bien vu ? De quoi je me mêle ? Est-ce qu’on menace la République ? demande Liliane. « C’est lui qui la menace ! » surenchérit Colette en riant. « On l’a vu à Marseille ou devant les Bretons : un milliard par ci, un milliard par là ! Ils se moquent du monde ! Ils n’ont jamais créé le moindre emploi et distribuent l’argent que gagnent les autres ! Travaillez, prenez de la peine, ce n’est plus à la mode. On enseigne encore La Fontaine à l’école ? »
Oui, elles sont catholiques, oui, elles sont pratiquantes et pas seulement en allant à la messe, mais en « militant » la charité à travers des associations paroissiales. Oui, elles vont visiter des personnes âgées – parfois moins qu’elles – mais qui n’ont pas la chance, comme elles, d’être en bonne santé. Non, elles n’acceptent pas que l’on puisse « louer son ventre » et vendre des enfants alors que par ailleurs, « hypocritement », Madame Belkacem fustige la « marchandisation » des femmes. Oui, elles protestent contre une politique « antifamiliale » qui déstructure la société. Monsieur Peillon, le ministre de l’Education nationale, n’a-t-il pas déclaré qu’il fallait « arracher l’élève à tous ses déterminismes, familial, ethnique, social » ? « Ce qu’il veut, en réalité, c’est détruire la famille et confier non seulement l’instruction mais aussi l’éducation à l’Etat et c’est inadmissible. » Des voisins marcheurs approuvent. Les gens sourient, les enfants courent autour. C’est bon enfant et détendu. Carmina Burana couvre les slogans. On croise un drôle de drapeau. C’est quoi ? Celui de la Patagonie ! Incroyable ! On commence à entendre les discours retransmis de Denfert. Il y a beaucoup de monde sur le boulevard et on se bouscule un peu, surtout lors des passages « pour se compter ». » Si ni Liliane, ni Colette ne savent pas ce qu’est la LGBT (lesbiennes, gay, bi et trans), un couple d’enseignants de Laval se demande comment une poignée d’idéologues du « genre Robespierre » entend faire la loi dans ce pays avec des subventions européennes... Il était dix huit heures et les chiffres tombaient déjà : 80 000 selon Manuel Vals et 500 000 selon les manifestants. La vérité se situait probablement entre deux cents et trois cent cinquante mille : un joli score, mais beaucoup moins que la dernière fois. Ceux de Lyon et d’ailleurs ne s’étaient pas déplacés.
On s’est quitté à Montparnasse en se promettant de se revoir la prochaine fois. Avant de se séparer, une dernière question : « Vous allez voter pour qui aux prochaines élections ? » Pour la droite, bien sûr, mais on n’aime pas beaucoup Fillon et Copé. » Et l’extrême droite ? » Colette sourit : « C’est le président Mitterrand qui l’a ressuscitée par le biais de la proportionnelle. A gauche, on ne s’en souvient pas beaucoup. Ils feraient bien de relire Bossuet qui disait très justement : « Dieu se rit de ses créatures qui se plaignent des effets dont elles chérissent les causes. » On le voit, les mamies ne sont pas prêtes à lâcher quoi que ce soit, et surtout pas l’idée qu’elles se font du bon sens.
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