À cette table ronde animée par Antony Torzec quatre journalistes, deux chargés de communication et deux politiques, pour répondre à la question :« Les journalistes locaux sont-ils trop proches des politiques »
Thierry Saurat Directeur de la communication de Sainte-Luce-sur-Loire et Président de l’APCOM, indique que pour 63 % des gens il y a de la défiance vis-à-vis des politiques et des médias. « Dans ce climat de défiance, les journalistes ont envie de se rapprocher du peuple et l’on va vers une société ou on se regarde en chiens de faïence, avec une approche conflictualisante ».
Marc Dejean, rédacteur en Chef de Presse Océan répond sans numéro de contorsion « Oui les journalistes sont proches des politiques, physiquement c'est une réalité. Il ne faut pas connivence. Il faut être distant. Je suis extrêmement vigilant sur cette indépendance. »
Pour Cécile Petitdent directrice du Canard social « moi je fais la bise à des politiques et j’écris ensuite ce que je veux. On n’est pas des robots, on peut être proches, oui la connivence est un risque mais je fais mon métier, je n'ai pas peur que les politiques me dictent ma pensée. »
Pour Marc Leduc de Ouest France - souvent apostrophé pour son côté trop consensuel - la question est étonnante. « L’information est une matière humaine elle dépend de la richesse de nos sources d’information et de nos contacts.»
Christine Vilvoisin de France 3 ne tutoie pas les politiques, mais participe aux déjeuners de presse et « ça ne m’empêche pas de relater ce que j'ai envie de relater, il faut mettre de la distance. »
François de Rugy député Europe Écologie les verts et candidat aux élections législatives estime « que l’on a la chance d’avoir du pluralisme dans notre territoire, le vrai risque ou dérive des politiques est quand ils sont propriétaires d’organes de presse. »
Jérôme Alémany responsable du service presse au Conseil Général de Loire Atlantique ne pense pas que la relation entre élus et journalistes soit « primordiale ». On a d’autres soucis, il pense qu’il n’y a pas de pression des politiques pour être dans les médias et pose la question « que seraient les journalistes sans les politiques ? »
François Pinte Président départemental de l’UMP, candidat aux législatives « La volonté d’un élu est que l’on dise du bien de sa politique ». Il ajoute « Il peut y avoir des dangers quand Télé Nantes est financé à 75 % par les politiques ».
Là, réside effectivement un des problèmes, Télé Nantes est pointée du doigt par son financement. Son chef de rédaction rencontré deux jours plus tôt affirmait avec force n’avoir subi aucune pression ces dernières années. Il est regrettable qu’au cours de cette soirée personne n’ait abordé la pression des politiques sur les organes de presse et en particulier sur les nouveaux médias en quête de développement.
Marc Dejean « Il faut s’imposer des règles, absence de tutoiement, absence de déjeuner, il y a d’autres moyens d’avoir des infos ! »
Marc Leduc a été invité une fois à déjeuner par François Pinte. Il explique que la convivialité est importante. « J’ai compris une position d’élu parce que j’ai passé un moment à déjeuner avec lui. »
Le « off », c’est tout ce qu’un responsable politique dit à un journaliste mais qu’il ne doit pas écrire. Souvent brisée en France, cette convention tacite n’obéirait pas aux mêmes codes dans les pays anglo-saxons… qui n’hésitent pas à donner des leçons de déontologie à leurs confrères français écrit Jérémy Collado dans Marianne.
http://www.marianne2.fr/Quand-le-off-francais-rejoint-le-off-anglosaxon-Et-vice-versa_a205324.html
Marc Dejean considère qu’il n’y a pas de « off ». « S’ils me donnent une info en « off » j’en parle sans citer ma source. Pas d’hypocrisie tout ce qui est dit doit être exploité. »
Cécile Petitdent ne partage pas cette analyse, il y a beaucoup de « off ».
Pour Marc Leduc Ouest France il n’y a pas de règle, c’est l’intérêt du lecteur qui prime.
François de Rugy n’aime pas cette pratique de la connivence « susurrée. »
Le groupe féministe La Barbe est intervenu au début de la réunion,
rappelant que si seulement 40 % des diplômés journalistes sont des hommes, 78 % des chefs de rédaction sont des hommes.
Elles ont souligné avec humour que 82 % des directeurs de medias sont des hommes, même ratio chez les députés...et qu'à cette table étaient installés six hommes et... deux femmes « pour parler réfléchir, parler des vrais sujets avec autorité et compétence ». Après avoir distribué à la salle le tract de leur discours, elles ont disparu. Efficacité.
Et les hommes ont continué leur table ronde, avec deux femmes qui n'étaient pas venues pour « faire croire à la mixité politiquement correcte ».
voir : labarbelabarbe.org
Media-web qui n’était pas invité à débattre s’est bien amusé au cours de cette soirée de petites connivences entre amis. Pas un mot plus haut que l’autre. Un seul avait un discours argumenté et sincère, le chef de rédaction de Presse Océan. Mais les vrais problèmes sont restés sous silence.
Pour media-web, interdits les déjeuners presse, les cadeaux presse etc.. Nous prenons les politiques pour ce qu’ils sont tant ils ont dévalorisé la fonction politique.
Media-web expérimente comme ses confrères les « off ».
Quelques exemples :
de off intox :
Un élu de droite dit à un élu de gauche « dis donc si tu veux te débarrasser de ton adversaire gênant je te livre un scoop il passe bientôt au tribunal » glisse ça à Media-Web, ils en vont faire leurs choux gras. Au journaliste de savoir naviguer entre info et intox.
de off menace : « s’ils ne changent pas de ton on va pratiquer la politique de la terre brûlée »... et ne plus leur donner les annonces du festival.
de relations tendues :
Un maire demande une enquête à la gendarmerie au motif qu’un commentateur aurait dit quelque chose qui ne lui plaisait pas. Attitude très répréhensible voire condamnable.
de silences prudents :
La presse régionale a peu informé sur le sujet précédent pourtant intéressant en terme de liberté individuelle et de séparations des pouvoirs.
De même des incidents lors de cérémonies de vœux pourtant bien visibles avaient été « oubliés » dans les traitements.
de listes noires :
Un politique ne veut pas parler au motif qu'une ligne éditoriale ne lui convient pas. MW accepte cette situation. C’est son problème, « nous n’allons pas manger la soupe des politiques » ; à nos journalistes d’être suffisamment malins pour aller chercher les informations et tant pis pour celui qui ne veut pas donner sa version.
Certains politiques ont appris à gérer les nouveaux médias participatifs d'autres se comportent avec mépris et leurs services de communication sont chargés de faire barrage aux journalistes qui posent les bonnes questions que d'informer la population.
Exemple il y a deux ans MédiaWeb se présenta dans une station balnéaire, à une élue qui déclara, d'un air outré : « Vous n’allez quand même pas nous faire ici du Mediapart ! ».
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