4500 kilomètres. C’est la distance qu’à déjà parcouru le truculent Jean Lassalle, en à peine six mois de pérégrinations. Sa démarche, qui se veut un « acte de combattant, de résistance, de député de la République », consiste à recueillir, à travers « Les Cahiers de l’Espoir », les souffrances des Français. « C’est la clé de voûte de mon action », précise le Béarnais.
Le terrain lui semblait indispensable afin de cerner les préoccupations du peuple. Car pour l’homme politique, « une jungle est apparue après la chute du mur de Berlin. La Financiarisation a vidé les caisses de l’Etat. En France, nous avons croisé le capitalisme américain et gardé une technocratie soviétique».
S’il se doutait que les citoyens étaient exaspérés par les diverses crises actuelles, ce fils de berger des Pyrénées ne soupçonnait pas à quel point les Français « nous détestent, nous les politiques (à Paris notamment) ». Que « l’absence de travail, l’avenir des jeunes » sont de grandes sources d’angoisses. Que la « perdition totale d’identité » ressentie par la majorité du peuple n’est pas une chimère. Mais ce que Jean Lassalle a le plus découvert durant ce premier semestre sur les routes, c’est le rejet de l’Europe actuelle, trop technocrate. La contestation de cette Europe politique « est l’une de mes plus grandes surprises ».
Au bout de six mois donc, le député esquisse un peu plus les problématiques rencontrées par les Français. Il ne sait pas quand sa marche s’arrêtera. « Si je me fixe une date, je vais me bloquer l’organisme », reconnait-il. Si l’homme est accessible, encore faut-il pouvoir le trouver, car son programme n’est fixé que très peu de temps à l’avance, au gré des kilomètres parcourus, entre 20 et 30 par jours. Cela fait le charme de la démarche certes, mais une meilleure communication permettrait sans doute de réunir plus de monde aux réunions proposées -une vingtaine de participants par exemple à Nantes, place Saint-Pierre (Cathédrale)-. « Je ne démarche jamais personne. Je ne vois que les gens qui veulent venir à moi » se justifie-t-il. Soit. Au menu de ces réunions, qui se transforment le plus souvent en dîners-débats, les « vrais » problèmes en tout genre rencontrés par les Français, et non ceux supposés à Paris.
Jean Lassalle n’est retourné depuis le 10 avril qu’une seule fois dans l’hémicycle de l’Assemblée. C’était en septembre, au sujet de la question syrienne. Au niveau logistique, une voiture fait la navette une fois par semaine depuis Paris, pour « me ramener les textes de lois, les lettres à signer ». Le conseiller général du canton d’Accous reste donc informé de ce qui se passe dans le pays. A propos de cantons, Jean Lassalle a fait de l’hypothétique réduction du nombre de ces derniers (de 4000 à 2000) l’un de ses autres chevaux de bataille. Pour lui, ces circonscriptions sont des rouages essentiels de la démocratie locale, et leurs divisions par deux ne feraient réaliser à l’Etat « aucune économie ».
Attaché aux territoires, qui symbolisent le mieux le lien existant entre les hommes et leurs identités, il ne semblait pas inopportun de l’interroger sur le potentiel rattachement de la Loire-Atlantique à sa région d’origine, la Bretagne : « honnêtement, je pense que c’est aux citoyens de décider. On ne fait pas assez confiance aux provinces. Laissons faire ce que les gens proposent ».
L’heure n’est donc pas encore au bilan final. Après cette aventure du « député qui marche », Jean Lassalle devrait proposer plusieurs pistes pour sortir de ces impasses dans lesquelles le pays semble s’être engouffré. En revanche, pas un mot sur son parti, le MoDem, dont il est Vice-Président. « C’est un acte apolitique au sens partisan du terme ». Et d’ajouter : « je ne juge pas opportun de faire une révolution, ni le retour à la guillotine ». Sa démarche, atypique, à défaut d’être révolutionnaire donc, a le mérite d’être soulignée. Retisser le lien perdu avec le peuple, telle est l’essence même de sa fonction, pour cet infatigable député marcheur de 58 ans. Recueillir les doléances et les consigner dans « Les Cahiers de l'Espoir », voilà un pas de plus pour le député qui marche. Une autre politique est donc possible pour Jean Lassalle.
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