Pour éviter de réveiller le cauchemar de l’opéra Bastille en 1989 dont les murs s’effritaient, la machinerie scénique tombait en panne et l’acoustique laissait à désirer, il avait fallu toute l’obstination de Laurent Bayle, le patron de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel pour convaincre Jacques Chirac et Bertrand Delanoë de se lancer dans l’entreprise. Paris entendait alors s’affirmer comme l’une des capitales mondiales de la musique au même titre que Berlin ou Los Angeles et réagir ainsi contre l’offensive culturelle asiatique ** auditoriums poussent comme des champignons.
Initié et soutenu dès les années 1970 par Pierre Boulez, le compositeur et chef d’orchestre français le plus connu du monde, l’idée d’un « Centre Pompidou » consacré à la musique avait fait son chemin. 98 projets avaient été présentés au concours, six retenus dont celui de Nouvel choisi in fine. Situé sur dans le quartier est de la capitale à deux pas de la porte de Pantin, il s’étendait sur deux hectares, devait coûter 170 millions d’€ financés à 45 % par la ville, 45 % l’Etat et 10 % par la Région.
L’ensemble comprenait :
- un auditorium symphonique modulable de 2 400 places pouvant passer, grâce à un plancher mobile, à 3 500 en configuration « debout » comme à Londres ;
- huit salles de répétition et d’autres de représentations secondaires ;
- un pôle pédagogique pour les professionnels et les étudiants,
- une bibliothèque,
- un foyer,
- des espaces consacrés à des expositions et des commerces etc..
Sa conception acoustique (forme ondulante, coque évidée, surfaces réfléchissant le son, « rubans » sur les murs et « nuages » au plafond avait été validées par deux experts mondiaux (le Néo-Zélandais Harold Marshall et le Japonais Yasushita Toyota). Coiffant le tout, un toit « colline » ondoyant sur lequel on pourrait marcher garantissait aux mélomanes une vue magnifique sur Paris : un projet pharaonique qui devait permettre à l’Orchestre de Paris de s’installer au large et d’accueillir d’autres ensembles internationaux de haut niveau y compris les « musiques du monde ». C’était en 2006, un an avant la crise des subprimes…
Le temps des vaches maigres avait sonné. Après une interruption des travaux en 2009 sous la présidence Sarkozy, de multiples réunions houleuses réunissant les fonctionnaires culturels en col blanc, les architectes en négligé Armani et les constructeurs en bleu de surchauffe, eurent lieu au cours desquelles chacun sortit son parapluie. Le projet allait-il sombrer à la façon du « trou des halles » de triste mémoire ? Il n’en fut rien. L’ancien président confirma sa volonté de poursuivre en dépit des réajustements budgétaires nécessaires. Aujourd’hui, l’actuelle ministre de la Culture Aurélie Filippetti, estime le coût du projet à 386 millions d’euros, soit trois fois plus que la première estimation brute et presque deux fois le premier prix global affiché.... Et chacun de se renvoyer la balle : Laurent Bayle plaide l’inflation, les nouvelles exigences de la réglementation et celles de son architecte. L’Etat et la Ville se font tirer l’oreille pour passer à la caisse, la Région n’a versé que le quart de la somme prévue, notre star de l’architecture, rappelle qu’ « on ne fait pas une Philharmonie à moitié » tout en protestant que le chantier avance sans lui, tandis que Pierre Boulez (88 ans) se répand en propos amers et désabusés sur tout le monde et plus particulièrement sur « la bêtise et la démagogie » des « politiques ». Quoiqu’il arrive (ou n’arrive pas), il reste pour boucler le budget à trouver 10 millions dans le mécénat, auxquels il faudra ajouter 2,5 millions pour les « oiseaux » lumineux censés signaler la façade de la philharmonie depuis Paris et le boulevard périphérique.
Si Laurent Bayle rêve toujours à la future soirée d’ouverture avec Pierre Boulez à la baguette, Bruno Julliard, l’adjoint à la culture de Bertrand Delanoë, ex président de l’UNEF et ex collaborateur de Vincent Peillon sur le dossier des rythmes scolaires, ne semble guère pressé d’ouvrir le bal envisagé pour 2015, 2016 ou 2017.... En attendant, les Parisiens peuvent toujours se consoler à la Bastille ou à Garnier à moins que ce ne soit à la Chambre des députés où l’on peut assister, en matinée comme en soirée, au joyeux concert des couacs gouvernementaux avec, au « marteau sans maître », Claude Bartolone, un ancien cadre commercial de l’industrie pharmaceutique.
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