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«Le Thésée » : Plongée en direct du « Miniplon » à la recherche de l'épave

Ce jeudi 24 Juillet était le Troisième jour sur cinq de la seconde série des plongées pour authentifier « Le Thésée ».

Le 74 canons de la marine de Louis XV coulé sans subir les tirs de l'ennemi anglais, au large d'Hoëdic, lors de la bataille des Cardinaux, le 20 novembre 1759 est traqué ces jours-ci par une équipe de plongeurs. La Turballe-infos l'a accompagnée.

Jeudi 24 juillet 2014 à 8 h 00 Le Miniplon quittait le port de La Turballe. Conditions quasi-idéales : mer d'huile, brise légère.
Vers 9 h 30 : arrivée au lieu présumé du naufrage, reconnaissable grâce à la présence de grosses bouées jaunes et rouges. Le  Miniplon est aussitôt calé.
Vers 10 h 00 : briefing sur le pont en présence des plongeurs et des deux experts pour définir la mission, les objectifs de la journée et distribuer les tâches de chacun. À chaque remontée, un bilan est dressé.
De 10 h 00 à 16 h 00 : Descentes et remontées des scaphandriers (en solo) et des deux experts (en duo) vont s'enchaîner toute la journée.
À 16 h 10, arrêt pour cause de mauvaise météo (orages annoncés dans le Morbihan et le secteur).

Les moyens techniques et humains

Les plongées s'effectuent à partir du Miniplon, bateau spécialisé appartenant à la société sablaise « Atlantique Scaphandre ». La cabine de pilotage est équipée de matériel informatique qui permet de suivre sur un écran le cheminement des plongeurs et via une liaison radio, des instructions sont données. Aux manettes, le patron, capitaine et plongeur David Bossard qui suit l'aventure depuis mai 2014. « Je fais mon taf, dit-il, en étant impliqué, en souhaitant aller au succès ». Il est assisté de quatre plongeurs professionnels dont Gwen « excité à chaque plongée à l'idée de trouver quelque chose et d'imaginer ce à quoi ça correspond dans ce sanctuaire où 630 marins ont trouvé la mort ». Chaque plongeur porte un matériel très lourd : un casque muni d'une caméra-vidéo et d'une liaison radio (13 kg), une combinaison (30 kg) et une bouteille de 17 kg rechargée de nitrox (air-sur oxygéné) pour rester plus longtemps au fond (1 h 30) et passer les différents seuils de décompression (l'épave gît à 23 m de profondeur). Chacun d'eux manie une suceuse de haute performance, chargée d'aspirer la vase.

Deux experts encadrent les plongeurs. Il y a, d'abord, Olivia Hulot, du DRASSM (Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) dépendant du ministère de la Culture, en charge du patrimoine immergé en France métropolitaine, en Outremer, à l'étranger. Celle-ci a déjà enquêté, aux îles Salomon (Pacifique Sud) sur le mystère de la disparition de l'expédition de la Pérouse.

Probablement bien conservé

« Cette aventure du Thésée explique l'archéologue, est très particulière. Il faut franchir l'obstacle des sédiments. Une couche épaisse de glaise, difficile à enlever, bloque. Il faut faire sauter des bouchons, ce qui ralentit notre travail. Mais le bateau, grâce à une gangue de vase, est probablement dans un excellent état de conservation. Nous disposons du journal de bord de l'hydrographe de Hawkes, qui a relevé la position des naufragés, du plan d'un 74 canons standard. Il manque une ou des preuves formelles, probantes : la cloche, la figure de proue, la plaque du nom du navire. Nous nous y attelons. Nous avons affaire à un microcosme archéologique du XVIIIe siècle, mine de renseignements sur l'habit, l'alimentation, les armes. Pour l'instant, nous expertisons pour définir la stratégie des sondages, orienter les recherches actuelles ».

Aux côtés d'Olivia Hulot, Jean-Michel Kéroullé, président de la Société Archéologique du Morbihan, 4000 plongées, à son actif.ƒ. La plongée le conforte dans ses convictions, « ça devient intéressant. Ça croche de partout. Il va falloir décaisser. Y a du boulot pour plusieurs années. »
Les membres de l'association Thésée sont aussi présents, notamment le directeur de la communication Daniel Perrin qui s'applique à trouver les fonds (5 000 € par jour la plongée) et Marcel Mochet, reporter-photographe.

 

Le bilan de la journée

Aujourd'hui, 24 juillet, de nouveaux échantillons de concrétions métalliques et de bois ont été remontés. Le bilan peut paraître maigre mais en archéologie, terrestre ou marine, la progression est lente. L'objectif de la fin de la semaine va se concentrer sur le dégagement, si possible, d'une pièce de bois repérée en mai dernier ou sur une découverte, à la fin de la journée, à confirmer demain.
Quoi qu'il en soit, ce chantier « titanesque », selon Olivia Hulot, s'inscrit dans la durée. Il ne faut surtout « rien détruire, rappelle Jean-Michel Keroullé, veiller à collecter le plus de pièces et de renseignements ». Le travail, pour les futurs archéologues, est assuré pour plusieurs années, voire décennies.
 

Auteur : MT | 25/07/2014 | 0 commentaire
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