Le collectif de défense de la mer a émis un communiqué que nous reproduisons ici.
Un communiqué plein d'interrogations
Les éoliennes en mer noyées au mieux des fantasmes
« On imaginait les forêts d’éoliennes du Banc de Guérande, voire des Deux Îles, au milieu d’une tempête Xynthia… Par anticipation, nous les voyons aujourd’hui confrontées aux turbulences d’un océan de fantasmes, d’approximations, de contradictions et d’à peu près !
»D’abord on nous certifie que la zone déclarée « propice » du Banc de Guérande a été choisie sur proposition du Préfet Maritime après concertation, et un avis favorable d’IFREMER. La concertation n’a été qu’un simulacre comme l’attestent les quelques participants compétents aux réunions des 7 décembre 2009 et 27 janvier 2010. Nous aimerions par ailleurs qu’IFREMER confirme officiellement avoir donné un avis favorable au choix du Banc de Guérande…
»Nous avons regretté l’absence de la moindre étude préalable à une telle décision… Et maintenant on découvre que la roche sur laquelle on voudrait bâtir ces énormes machines est une roche « fragile » (fracturée, instable…) impropre au scellement d’équipements lourds. On avait promis de belles commandes de fondations jacket à STX… Et l’espoir s’évanouit. On avait promis la création de milliers d’emplois dans le bassin de Nantes-Saint-Nazaire pour la seule usine éolienne (hors usines « envisagées » par Alstom) et on reconnaît finalement qu’après la période de construction, on pourrait espérer quelques dizaines d’emplois de maintenance (peut-être domiciliés à La Turballe ?). On avait promis de faire du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire la base d’assemblage des machines pour la côte Atlantique, et on s’aperçoit soudain que les aires proposées sont insuffisantes pour cet usage. La litanie des promesses douteuses pourrait se prolonger, mais elle ne résisterait pas à la réalité des atteintes à la flore, la faune, la biodiversité sous-marine, qui sont la garantie du maintien de la ressource halieutique sur toute notre côte. Elle ne résisterait pas non plus face aux atteintes portées aux activités de pêche (professionnelle, sportive, de loisirs), aux activités nautiques, au tourisme et à l’hôtellerie, à la qualité des eaux (y compris de baignade…)
»Chaque jour nous apporte des déclarations considérant que ce projet de construction selon des concepts périmés, est définitivement acquis. Apparemment personne ne se pose ouvertement la seule question simple et logique : et si l’on construisait les éoliennes plus au large sur des fonds sablo-vaseux ? En vérité, on sait faire, même s’il faut accepter de descendre un peu plus profondément dans l’eau !
»Il est urgent que tous les partisans d’une telle solution raisonnable se réveillent de leur torpeur, se mobilisent pour se faire entendre, et se joignent à nos efforts contre des projets improvisés, imposés par des intérêts particuliers, et dangereusement bâclés, ne respectant même pas les règles de précaution édictées par l’État.
Collectif « Défense de la Mer » : DLM - BP 31 – 44501 LA BAULE Cedex defensedelamer@gmail.com
Chaque question dans des projets de l'ampleur de ceux qui se dessinent doit recevoir une réponse.
Et c'est l'intérêt de ce communiqué d'interroger sur différents points.
Pourtant il sonne étrangement, comme un combat d'arrière-garde, attaquant en désordre la forteresse de consensus qui se construit au sujet de l'éolien en mer. Le comité semble accepter l'idée de poser des éoliennes : « mais ailleurs » , plus loin, en mer...
Cet argument ne semble avoir de « fond » que celui (plus vaso que sableux) de repousser la « laideur des faubourgs ». Est-il à rapprocher de ceux des « établis » qui refusent dans leur quartier toute implantation d'autres maisons? Pour préserver l'environnement disent-ils. Certes, mais peut-être aussi « leur » environnement. Les mêmes qui ne veulent pas voir les « girafes» gâcher la « vue mer » de leur terrassse. Coluche avait une formule qu'on pourrait adapter « Des éoliennes … On en veut bien « mais ailleurs » !
Jacques Brel disait « Il nous faut regarder ». Derrière les maléfiques forêts d'éoliennes décrites par leurs détracteurs le moyen de préserver « Ce qu'il y a de beau - le ciel gris ou bleuté » « le vol des hirondelles » « Et le bruit de la terre- Qui s'endort doucement ».
En installant des éoliennes, certes on blesse le fond de la mer, mais en utilisant le vent on ne pille pas les ressources. Et si les éoliennes laides participaient même avec leur faible rendement, à préparer notre futur ? Que ceux qui utilisent de gros bateaux gourmands de carburants fossiles pour aller se promener sur « leur mer » cessent de « leur casser les pales».
Quelques-uns, et des plus sérieux (les pays du Nord de l'Europe par exemple) pensent qu'il faut les laisser « chanter dans le vent », et qu'elles n'empêcheront pas, (comme la mer) « les poissons de dormir » bien longtemps.
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