Depuis l’inconscience et l’euphorie collective qui a conduit à promulguer la fameuse loi sur la transition énergétique en 2015, certains esprits commencent à reprendre contact avec la réalité.
A l’époque, quelques uns avaient pourtant essayé de jouer les lanceurs d’alerte mais n’ont pas été entendus parce que le futur (hormis les élections qui viennent) n’intéresse pas la classe politique.
Chaque objection soulevée se voyait balayée d’un revers de main et c’est donc avec l’assurance que seule donne l’ignorance profonde que nous avons marché vers le désastre qui s’annonce.

Aujourd’hui, avec seulement environ 1% de voitures électriques en service, on voit déjà poindre les contours d’une « pantalonnade » historique.

Si l’énergie électrique est utilisée depuis longtemps pour mouvoir des véhicules, -j’ai gardé en mémoire les trolleys parisiens de mon enfance- et plus récemment de nouveaux tramways sont apparus dans les grandes villes, elle n’avait pu s’imposer dans les autres transports, notamment individuels. La raison majeure étant la souplesse d’emploi que donne une grande autonomie, qui permet de parcourir de grandes distances sans ravitaillement.

Cet été, certains propriétaires de voiture électriques ont commencé à « déchanter ». Le manque d’autonomie et la difficulté de trouver des « bornes » sont les plus souvent cités. Viennent ensuite les temps d’attente pour ceux qui ont réussi à trouver « l’oiseau rare » vient ensuite, suivi par le coût des recharges (lié à celui de l’électricité)

Plus saisonnier, les fortes chaleurs de l’été entraînant l’utilisation de la « clim » ont encore réduit une autonomie déjà parcimonieuse. Certains conducteurs ont préféré laisser leur voiture électrique au garage afin de louer un véhicule plus « conventionnel ». Devant cet afflux de clients conjoncturels, les stocks disponibles se sont réduits à un point tel que seuls restaient disponibles les voitures électriques…

Mais tout ceci reste anecdotique comparé à ce qui nous attend et dont rares sont ceux qui abordent la description. 

En premier lieu, le plus proche : comment allons nous passer l’hiver ? On nous prépare déjà à la pénurie d’énergie prévue, qu’elle provienne du manque de gaz ou d’électricité. Comment vont faire ceux qui ont une voiture électrique ? Car même s’ils ne sont pas très nombreux, comme dit le dicton : « les petits ruisseaux font les grandes rivières »

Ensuite, dans les bilans de consommation électrique futurs, rien n’est prévu pour alimenter ce parc de voitures électriques dont on nous dit qu’il pourrait atteindre 15 millions d’unités en 2035

Il faudrait alors produire 100 TWH supplémentaires ; comment et par qui ?

Enfin,  Carlos Tavares, patron de Peugeot lors, d’une interview  du19 janvier 2022 avance trois arguments :

Un : l’efficacité climatique. A ses yeux, il aurait été plus efficace d’aider les propriétaires de vieilles voitures polluantes à acheter maintenant et durablement des véhicules neufs moins polluants, y compris des hybrides. Alors que l’équipement du parc en électrique va être très lent, ne serait-ce que parce que c’est cher, très cher. Par ailleurs, compte tenu de la façon dont on fabrique l’électricité en Europe (avec des énergies renouvelables mais aussi du charbon et du gaz, sauf en France) et compte tenu du bilan carbone des batteries, une voiture électrique, dit Tavares, n’a un meilleur bilan qu’une thermique qu’au bout de 70.000 kms. Voilà le 1er argument, climatique. 

Deuxième argument : les classes moyennes vont être exclues du marché du neuf, réservé aux ménages aisés, aux classes sociales supérieures. 

Enfin, trois : la rapidité du basculement, il parle de brutalité, va avoir des effets sociaux et industriels rudes pour les 14 millions de salariés du secteur.

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