Dans les pays industrialisés la population passe en moyenne 80% de son temps dans les espaces intérieurs clos ou semi-clos (logements, lieux de travail, écoles, espaces de loisirs, espaces de sport, commerces, transports,…).
La qualité de l’air que nous respirons à l’intérieur des logements est aujourd’hui reconnue comme un facteur déterminant dans l’accroissement de la fréquence de diverses pathologies chroniques et allergies respiratoires.
Une étude budget espace temps (BET) menée par l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) sur des données collectées par l’OQAI quantifie le temps passé à l’intérieur de nos logements.
En moyenne, sur la semaine, le temps passé quotidiennement à l’intérieur du logement est de 16 h10 mn. Ceci représente 67% du temps journalier (71% chez les femmes et 63% chez les hommes).
Les polluants présents dans l’air intérieur, de nature physique, chimique ou biologique, sont nombreux et leurs sources multiples :
- l’environnement du bâtiment, plus précisément le sol et l’air extérieur, peuvent être à l’ origine de divers polluants, parmi lesquels le radon, certains composés organiques volatils (COV) comme le benzène, les oxydes d’azote, les particules, les pollens…
- les appareils a combustion (notamment de chauffage et de production d’eau chaude) peuvent émettre en particulier du monoxyde de carbone, des oxydes d’azote, des particules ainsi que certains COV ;
- les matériaux et produits de construction, d’ameublement, de décoration, d’entretien et de bricolage peuvent également émettre des COV, fibres et particules ;
- les plantes et les animaux sont à l’origine de polluants biologiques tels que les pollens et les allergènes de chat, de chien et d’acariens ;
- la présence et certaines activités humaines telles que le tabagisme, les activités de cuisine ou d’entretien, l’utilisation des salles d’eau, les activités de bricolage, l’utilisation des équipements de bureautique, etc. sont également sources d’humidité et de nombreux polluants parmi lesquels des particules, du monoxyde de carbone et certains COV.
Certains polluants cancérogènes peuvent être retrouvés dans l’air intérieur (formaldéhyde, benzène…) Les troubles de santé potentiellement associés à une mauvaise qualité de l’air intérieur sont nombreux et variés, et comprennent notamment les pathologies du système respiratoire (rhinites, bronchites). Une mauvaise qualité de l’air peut également favoriser l’émergence de symptômes tels que maux de tête, fatigue, irritation des yeux, nausées…
À contrario, une bonne qualité de l’air à l’intérieur d’un bâtiment a un effet positif démontré sur la diminution du taux d’absentéisme, le bien-être des occupants, ainsi que sur l’apprentissage des enfants.
Les enjeux sanitaires et économiques sont importants.
En France :
- l’asthme frappe 3,5 millions de personnes, les insuffisances respiratoires graves en touchent 50 000 ;
- On estime entre 10 et 40 milliards d’euros par an le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur, dont 1 milliard pour le remboursement des médicaments antiasthmatiques.
En Pays de la Loire :
- Durant l’hiver 2013-2014, on compte 97 cas d’intoxication au monoxyde de carbone (49 épisodes, dont 38 en habitat individuel).
A noter :
Les femmes enceintes et les nourrissons sont particulièrement vulnérables aux polluants. Il faut donc éviter d’exposer ces personnes aux produits d’entretien, de bricolage, de jardinage et aux cosmétiques, qui peuvent être nocifs au développement physique de l’enfant.
Quelques gestes de prévention simples permettent de limiter la pollution de l’air intérieur des bâtiments.
Le principe essentiel est d’aérer chaque pièce 10 minutes chaque jour, été comme hiver, pour renouveler l’air intérieur et réduire la concentration des polluants dans la pièce. L’aération doit par ailleurs être adaptée en fonction des activités : il faut aérer davantage lorsque l’on bricole, cuisine, fait le ménage, fait sécher du linge à l’intérieur, ou après une douche.
La ventilation de la pièce, qu’elle soit naturelle par des bouches d’aération ou mécanique avec une VMC (ventilation mécanique contrôlée), est également importante. Les bouches et systèmes d’aération ne doivent jamais être obstrués et être régulièrement entretenus.
Enfin le plus efficace reste d’agir à la source afin de limiter les polluants : il faut identifier les principales sources de pollution de l’air de la pièce (tabagisme, humidité, produits chimiques...) et adopter les bons gestes pour agir sur ces polluants.
Quelques exemples de gestes prévention à adopter :
Tabac :
- sortez toujours à l’extérieur pour fumer et demandez à vos invités d’en faire autant.
Pendant des travaux :
- sortez régulièrement de la pièce pour faire des pauses ;
- aérez pendant toute la durée des travaux et plusieurs semaines après ;
- portez des protections adaptées (masque, gants, lunettes) lorsque vous manipulez des produits chimiques ou lorsque vous poncez ;
Les produits ménagers :
- aérez très largement pendant et après vos activités de nettoyage ;
- limitez-vous aux quelques produits qui vous semblent indispensables, réduisez les quantités utilisées et respectez les doses ;
- évitez les parfums d’intérieur, les bâtons d’encens, les bougies parfumées, les sprays qui contiennent des substances chimiques nocives ;
Allergènes :
- éliminez régulièrement les poussières (sol, tissus d’ameublement…) en passant l’aspirateur et changez régulièrement les sacs d’aspirateur ;
- Nettoyez fréquemment les draps, couettes, oreillers et aérez régulièrement la literie ;
- limitez la circulation des animaux, notamment dans les chambres et lavez-les régulièrement ;
Humidité et moisissures :
- après une douche ou un bain, pendant ou après avoir cuisiné, pendant le séchage du linge, veillez à aérer beaucoup plus largement les pièces en ouvrant les fenêtres ;
- quand vous cuisinez, pensez à mettre un couvercle sur les casseroles ou activez la hotte aspirante ;
- en cas d’apparition de moisissures, recherchez la source de l’humidité : dégâts des eaux, infiltrations, ponts thermiques (zones de fortes déperditions thermiques où l’humidité peut se condenser).
Pour connaitre les opinions et comportements des Ligériens vis-à-vis des risques sanitaires liés à leur environnement et encourager l’adhésion des citoyens dans une démarche de prévention, l’ARS Pays de la Loire a chargé l’Observatoire régional de la santé (ORS) de conduire une étude auprès de 1500 habitants de la région constituant un échantillon représentatif de la population ligérienne. Cette étude, réalisée en 2014, permet de mesurer les évolutions de comportements et opinions depuis le premier « Baromètre santé-environnement » conduit en 2007 dans la région.
Parmi les thèmes abordés : qualité de l’eau, légionnelle, bruit, téléphonie, mais aussi qualité de l’air extérieur et intérieur. Voici quelques enseignements de cette étude pour ce qui concerne la qualité de l’air intérieur.
Globalement, les polluants de l’air intérieur sont aujourd’hui bien connus des habitants des Pays de la Loire : ils citent en premier lieu la fumée du tabac, les produits d’entretien et de bricolage et les moisissures parmi ces sources de pollution. On observe par ailleurs une diminution de la part de personnes déclarant fumer à l’intérieur de leur logement (de 44% en 2007 à 33% en 2011), tandis que la part de fumeurs est restée stable.
Près des trois-quarts de la population (73%) indique aérer son logement quotidiennement, même les personnes qui habitent un logement équipé d’un système de VMC. Ils sont en revanche moins nombreux à déclarer faire entretenir leurs appareils de chauffage et de production d’eau chaude (59% en 2014 contre 65% en 2007) et leur VMC (30% contre 36%) par un professionnel afin de garantir leur bon fonctionnement.
Moins de la moitié des Ligériens considèrent que la pollution de l’air intérieur présente un risque élevé pour la santé des Français en général. Cette pollution se place ainsi parmi les facteurs environnementaux jugés les moins à risque pour la santé.
Des actions en faveur de l'amélioration de la qualité de l'air intérieur
Parmi les actions mises en oeuvre par l’ARS Pays de la Loire et ses partenaires pour réduire la pollution de l’air intérieur dans les bâtiments, nous pouvons citer les suivants à titre d’exemple :
- 8 associations, de consommateurs et d’éducation à l’environnement, soutenues par l’ARS, la DREAL et la Région des Pays de la Loire mènent régulièrement des actions de sensibilisation du public dans la région : réunions publiques, diffusion de dépliants, ateliers sur la qualité de l’air intérieur et les produits ménagers…
- 137 personnes ont bénéficié à leur domicile des interventions de la Conseillère médicale en environnement intérieur (CMEI) du CHU de Nantes depuis 2009, dont 17 en 2013. Ces visites permettent d’identifier les causes de leur allergie et les mesures correctives à mettre en oeuvre. Un appel à candidature a été relancé fin 2014 pour le développement d’une activité CMEI sur la Loire-Atlantique et la Vendée. Une activité similaire a été mise en place au CHU d’Angers depuis avril 2013 pour les départements du Maine-et-Loire, la Mayenne et la Sarthe.
- mise en oeuvre par la FFB, la CAPEB, le CEREMA, la Chambre des Métiers la DREAL et l’ARS Pays de la Loire : la conception d’un guide à destination des professionnels du Bâtiment (voir pages suivantes).
Ce guide, composé de fiches techniques, alerte et souligne les points de vigilance et les bonnes pratiques à adopter pour conserver ou améliorer la qualité de l’air intérieur en amont, pendant et après les différents types de travaux. Il s’adresse ainsi aux différents corps de métiers du Bâtiment.
Plus d'infos :
Le Plan Régional Santé Environnement 2 (PRSE2) a fixé comme action 5 : « Protéger les populations, en particulier les plus sensibles, des pollutions à l’intérieur des bâtiments ». Cette action, qui comprend 10 opérations programmées entre 2010 et 2013, répond à l’action 7 du Plan National Santé Environnement (PNSE) : « Mieux connaître et limiter les sources de pollution à l’intérieur des bâtiments ».
L’opération 5 « Elaborer un guide des bonnes pratiques liées aux enjeux de la qualité de l’air intérieur à destination des professionnels du Bâtiment » a été pilotée par la CAPEB et la FFB sur des financements ARS, DREAL, CEREMA et Chambre des métiers.
Le guide grand public de l'INPES "Guide de la pollution de l'air intérieur" est accessible via le lien suivant : www.inpes.sante.fr/30000/images/0904_air_interieur/Guide.pdf ;
- Le guide conçu à destination des professionnels du bâtiment est accessible sur le site de l'ARS (www.ars.paysdelaloire.sante.fr/Guide-Qualite-de-l-air-interie.171339.0.html ), ainsi que sur les sites internet de la FFB, de la CAPEB et la DREAL.
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