Rarement militants communistes, de la Gauche Unitaire, du Parti de gauche, n’auront fait autant de bruit dans le Parc des expositions de Lorient. Un triomphe pour Jean-Luc Mélenchon qui tout au long de ce dimanche s’est évertué à persuader un électorat communiste encore septique, et déçu surtout de ne pas voir un camarade du Parti candidat à l’élection présidentielle. « Notre Front de gauche, c’est comme les cinq doigts de la main. Ils sont tous différents. Chacun a sa fonction. Mais tous unis, ils serrent le poing et agissent ensemble ! », lance celui qui a finalement convaincu cette Gauche qu’un nouvel espoir était en train de se lever. Définitivement unie, la gauche de la Gauche regarde non sans ironie ses anciens alliés du gouvernement Jospin. Verts et Socialistes se déchirent sur « des accords signés sur des coins de table », pendant que l’électorat populaire se divise entre un Mélenchon devenu crédible et une Marine Le Pen séduisant les désespérés d’un système politique et économique en faillite.
C’est une véritable danse du ventre pour François Hollande, d’autant que celui qui est encore favori pour occuper l’Élysée en mai 2012 ne dissimule plus ses appels du pied et autres clins d’œil à François Bayrou. De quoi faire frissonner tous ceux qui ont voté « Non » au référendum sur la constitution européenne ! François Hollande, la synthèse incarnée, le rassembleur, l’essence même du consensus. Sauf qu’à Gauche, on fait front commun. Jean-Luc Mélenchon, ses camarades et ses alliés, n’entendent plus verser dans la compromission. Verts et rouges, au-delà du débat sur le nucléaire, ont définitivement divorcé. Et bon courage pour finir cette mandature parlementaire dans le même groupe à l’Assemblée Nationale ! À gauche, on n’est plus à un paradoxe près, on se console en observant la cacophonie à Droite.
Et que dire encore de l’attitude du NPA, représenté par Christine Poupin, sa porte-parole nationale. Un parti quasiment disparu du débat public, mais qui ce dernier week-end a lancé le pavé dans la mare. « Nous ne choisirons pas entre une austérité de droite et une austérité de gauche. Nous ne faisons pas confiance à François Hollande ! Il dit vouloir donner du sens à la rigueur, c’est un peu court ! Nous voulons une véritable approche de gauche avec l’augmentation du SMIC à 1 600 € net, le partage du temps du travail, l’interdiction des licenciements boursiers, le maintien des services publics, une réforme fiscale anticapitaliste. Nous disons au peuple, n’attendons pas 2012, agissons tout de suite ! », harangue-t-elle. Et d’ajouter comme un défi : « Ce qui sépare le Front de Gauche et le NPA ? Le Parti Socialiste ».
Ancienne ministre des sports sous le gouvernement Jospin, Marie-Georges Buffet est plus pondérée mais place la gauche et le Parti Socialiste devant ses responsabilités. « Un seul objectif en 2012 : dégager Sarkozy et sa bande du Fouquet’s ! Mais ne perdons pas de vue que les salariés veulent des réponses concrètes à leurs questions et à leurs problèmes. Si ce que la Gauche propose, c’est une seule politique d’alternance, alors nous échouerons dès les premières semaines qui suivront les élections. La crise est terrible. Et si c’est une crise de la dette et des dépenses publiques, alors Sarkozy et Fillon ont raison. Mais nous disons, nous, que c’est une crise du système financier et capitaliste ! Il faut reprendre en main les marchés, reconquérir les services publics, ne plus accepter la
« méritocratie » à la Sarkozy. La Gauche ne peut pas se disperser, elle doit être unie face aux puissants, elle ne peut pas être faible et décevoir le peuple », dit celle qui jouit d’un immense respect à gauche comme à droite pour son combat au ministère des sports.
Stoïque face à cet auditoire remonté, oscillant entre espoir et méfiance, inquiet certainement, Stéphane Le Foll fait face. Un militant prend la parole : « L’austérité, ce n’est pas la solution, c’est le problème. Le PS n’est pas la solution, c’est le problème ! Nous ne croyons plus en vous ! ». Dur pour ces socialistes qui ont maté les communistes pendant 30 ans. Car le PC fait sa révolution, sans l’aval de la rue de Solférino, s’affranchissant même des accords tacites avec son camarade de l’Internationale Socialiste. Stéphane Le Foll encaisse et répond sobrement, avec en toile de fond cette ultime question posée à cette Gauche frondeuse : « Entre Sarkozy et Hollande, pour qui voterez-vous au second tour ? ».
«Stéphane Le Foll, comment se passe cette journée à la Fête de l’Humanité Bretagne ?
- C’est important d’être là, même si ce n’est pas toujours facile. Les gens m’interpellent et les discussions sont animées. Je leur dis que l’inquiétude est mauvaise conseillère et que l’on peut dire ce que l’on veut, c’est la Gauche qui a fait avancer le pays. Il ne faut pas se tromper d’adversaire, même si on ne voit pas toujours les choses de la même manière, le PS ce n’est pas la droite !
- Pourtant, vous devez bien sentir cette défiance vis-à-vis du Parti Socialiste ?
- Oui, et c’est bien normal. Mais je rappelle que nous sommes différents. Il y a un premier tour à l’élection présidentielle. Chacun fait ce qu’il peut pour convaincre et faire le plus de voix. Mais après, il faudra bien se rassembler si on veut gagner.
-Vous l’avez vous-mêmes entendu ici, beaucoup de gens de gauche disent de François Hollande et Sarkozy, c’est du pareil au même…
-C’est inacceptable ! Est-ce là l’enjeu des prochaines élections ? François Hollande a été Premier secrétaire du Parti Socialiste pendant 11 ans. Il a même travaillé en collaboration avec Robert Hue et s’est toujours évertué à trouver les meilleurs accords avec le Parti Communiste. Il ne faut pas avoir la mémoire courte. Nous montrerons aux gens qui sont ici qu’ils peuvent avoir confiance en nous.
- François Hollande incarnerait donc le changement ?
- Je vois où vous voulez en venir, je ne rentrerais pas dans ce jeu. Mais attention, il ne faut pas nier la situation dans laquelle on se trouve. Les Français doutent et sont inquiets. Il y a une défiance vis-à-vis des partis politiques, mais comme le montre la foule qui est ici, il y a une envie de politique. La mobilisation pour les primaires l’a également montré.
- Quels sont les grands axes du programme socialiste que vous êtes venus défendre ici ?
- Ils se résument en trois grands objectifs.
D’abord, redistribuer les richesses, c’est un point majeur de notre programme. Il faut revenir sur les cadeaux fiscaux de Nicolas Sarkozy. C’est l’axe essentiel d’un prochain gouvernement de gauche.
Ensuite, redonner de l’espoir en fédérant l’ensemble des Français, en redonnant espoir à la jeunesse qui n’a plus de perspectives aujourd’hui.
Enfin, l’emploi. Des choses doivent être faites pour réorienter l’épargne vers l’investissement et non vers la redistribution de dividendes.
- Quelque chose vous a marqué dans les thèmes abordés ce week-end ?
- Oui, l’éducation. 10 à 12 % des enfants de moins de trois ans sont scolarisés, ce n’est pas normal. Je suis également sensible à la cause des femmes.
-Un mot pour Jean-Luc Mélenchon ?
-Nous nous retrouverons plus tard… Pour discuter ».
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