Jamais sous la Vème République, une élection présidentielle ne s’est présenté dans de telles conditions : des partis politique éclatés suite aux Primaires et des élus qui donnent le sentiment d’être dépassé et hors sol par rapport aux attentes des citoyens. Il apparaît clairement, que deux mondes politiques entrent en collision, un ancien hérité du mur de Berlin et le nouveau, celui de la mondialisation et des réfugiés environnementaux. Tous les basculements sont possibles, le Brexit et l’élection de Donald Trump nous l’ont prouvé. La recomposition politique en France paraît aujourd’hui plus que jamais inévitable. Les élections législatives qui suivront cette présidentielle hystérique, seront l’occasion de renouveler la classe politique, car les gens n’en peuvent plus de cette consanguinité de classe.
Nous vivons en France depuis des semaines, au rythme des récits de l’élection présidentielle 2017. Une élection passionnante avec des rebondissements dignes des meilleures séries TV. Il manque la maîtresse, le mari cocu et l’enfant caché et l’on pourra vendre le scénario à Hollywood pour une adaptation à l’écran. Les droits d’auteurs iront au financement public des partis politiques, de droite, de gauche, des écologistes et autre « business firm party » qui n’est ni de droite ni de gauche.
Depuis les Primaires de la droite, de la gauche et des écologistes, on pensait le temps de la clarification arrivé. Nous assistons au contraire à un schisme, à un éclatement des partis politiques. Aucun consensus ne paraît à ce jour réconcilier les clivages apparus au sein d’une même famille politique.
Ma plus grande déception ira sans doute à ma famille écologiste. Nous avons raté pour le moment je pense, la grande remise en question de la société de consommation, celle que nous appelons de nos voeux depuis l’élection présidentielle de 1974 où pour la première fois un écologiste « René Dumont » se présentait. Les querelles de personnes l’ont emporté sur le rassemblement de la galaxie écologiste. L’écologie politique aurait dû être pour le XXIème siècle naissant, une idéologie unificatrice équivalente à ce qu’ont pu être les grands espoirs des XIXème et XXème siècles : la démocratie et le socialisme.
On parle de tout dans cette campagne électorale hystérique, sauf des programmes des candidats, des idées et de l’avenir des gens. Les partis et le personnel politiques donnent le sentiment d’être dépassés.
Nous avons l’impression de vivre dans deux espaces temps politiques qui entrent en collision.
Un ancien, celui du mur de Berlin et le nouveau où la révolution numérique, la mondialisation, la financiarisation de l’économie, les réfugiés environnementaux 1 , le replis identitaire, les
(1 Selon l'organisation humanitaire britannique Christian Aid il y aurait déjà 163 millions de personnes ayant dû quitter leur foyer à la suite de conflits, de catastrophes naturelles et de grands projets de développement (mines, barrages, périurbanisation, cultures d'agrocarburants, etc.). Et, de 2000 à 2050, ce sont au moins un milliard de personnes qui devraient migrer de par le monde.)
tentations du protectionnisme, etc. sont passés par là. La classe politique semble perdue, ne plus comprendre les demandes et les aspirations des électeurs.
Au nom de l’aveuglement et de la méconnaissance de son électorat, le candidat « LR » François Fillon se radicalise et s’appuie sur le mouvement « Sens Commun », branche politique ultra conservatrice de la « Manif pour tous » qui en pince pour Marion Maréchal-Le Pen. Il va même appeler le peuple à se mobiliser contre la justice et les médias. L’esprit des Ligues et des guerres de religion voilà la nouvelle offre idéologique de François Fillon. Des pratiques propres à l’extrême droite, pas de la droite républicaine que nous connaissons et dont nous respectons les idées même si nous ne les partageons pas.
Le spectacle donné par Benoit HAMON et Jean-Luc MELENCHON est triste et inquiétant. Ils laissent passer un moment historique de rassemblement de la gauche et de la famille des écologistes. Ils ont décidé à deux dans leur coin et sans concertation de l’avenir de la gauche.
Au centre on voit apparaître une « business firm party » ni de droite ni de gauche, une organisation née ex-nihilo autour d’un leader charismatique autoproclamé, menant une campagne au centre droit.
Ce grand barnum de la présidentielle met au grand jour une oligarchie qui s’accapare toutes les richesses et tous les pouvoirs. Une classe politique tellement dissociée, déconnectée du peuple que le mensonge et l’aveuglement sont devenus une manière de gouverner et de faire de la politique, où tout justifie la recherche des voix. François Fillon va jusqu’à instrumentaliser la religion catholique pour le bénéfice de ses privilèges, de ses pouvoirs.
Nous assistons à une irruption, la lave politique en fusion se déverse. Nous sommes dans l’entre deux où tous les basculements sont possibles. L’élection de Donald Trump l’automne dernier nous l’a prouvé.
S’il veut gagner, Benoit HAMON doit sortir du cadre de la Primaire et faire son « meeting du Bourget ». Il doit donner des signes à ses partenaires progressistes et montrer la voie en incorporant des éléments de programme des autres formations politiques qui ont participé aux Primaires Citoyennes. Afin de se tourner unis vers les Françaises et les Français. C’est aujourd’hui de la responsabilité de Benoit Hamon d’écrire une nouvelle page de la campagne présidentielle, de relever le défi de l’unité de la gauche et du centre gauche. La recomposition pourrait ainsi prendre les contours d’une entente, ou d’une confédération des gauches et des écologistes.
Pour les élections législatives du mois de juin prochain, d’où devrait sortir un socle parlementaire pour voter le projet présidentiel. Un profond renouvellement de la classe politique est attendu afin de sortir de l’entre soit de classe, de cette consanguinité de classe,comme dans l’actuelle Assemblée Nationale où il y a très peu de représentants-es d’ouvriers, d’employés, de la pluralité ou encore de la diversité, pour ne pas dire rien du tout. Vivement que la classe politique se renouvelle, on n’en peut plus !
Elhadi AZZI
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