Ailes Marines a fait réaliser par l’IFOP, institut de sondages et d’études de marchés, une étude sur la tendance et la perception de l’opinion publique à propos du projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc. Ce sondage annonce que 71% des habitants des Côtes d’Armor sont favorables au projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc.
Cette communication d’ Ailes-Marines-IBERDROLA met en rogne l’association Gardez les Caps qui conteste les chiffres et la méthode.

Simulation depuis le Cap Fréhel

Ailes Marines a fait réaliser par l’IFOP, institut de sondages et d’études de marchés, une étude sur la tendance et la perception de l’opinion publique à propos du projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc. Cette étude qui s’est déroulée au mois de décembre 2020, a porté sur un échantillon représentatif de la population vivant dans les départements bretons du Finistère, d’Ille-et-Vilaine, du Morbihan, des Côtes-d’Armor, ainsi qu’en Loire-Atlantique. Les résultats attestent de l’adhésion des populations costarmoricaines, bretonnes et de Loire-Atlantique au projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc.


Selon le sondage IFOP, à la question posée : “ Êtes-vous favorable ou opposé à la réalisation de ce projet ?”, 71% des personnes interrogées dans le département des Côtes-d’Armor ont répondu être favorables au projet. Parmi celles-ci 25% étaient “tout à fait favorables” et 46% “plutôt favorables”.

Selon le résultat de l’enquête IFOP, 77% des habitants du département interrogés se considèrent comme informés du projet, dont 55% ont répondu disposer d’une connaissance précise.

Dans les départements de Bretagne (Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côtes-d’Armor) et de Loire-Atlantique, l'adhésion au projet atteint 81%, avec 26% d’opinions “tout à fait favorables” et 55% “plutôt favorables”. 72% des habitants des départements interrogés se considéraient comme informés du projet, dont 33% ont répondu disposer d’une connaissance précise.

● Une adhésion de la population aux enjeux de la transition énergétique

L’enquête montre que 82% des personnes interrogées dans le département des Côtes-d’Armor soutiennent le développement des énergies marines renouvelables afin d'accroître l'autonomie énergétique de la Bretagne.

Les personnes interrogées dans les départements du Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côtes-d’Armor et de Loire-Atlantique encouragent quasiment toutes le développement des énergies marines renouvelables, 91% déclarent que c’est une bonne chose, 33% en sont même convaincues.

Ces résultats attestent de l’intérêt de la population bretonne et de Loire-Atlantique pour le développement de projets d’énergies marines renouvelables.

● Le parc éolien en mer de Saint Brieuc contribuera à l’autonomie énergétique de la Bretagne

Selon “Le Baromètre 2020 des énergies renouvelables électriques en France”, avec une puissance de 1.906 mégawatts de production d’électricité renouvelable, la Bretagne se classe au sixième rang des treize grandes régions françaises de métropole. En 2020, la production d’un peu moins de 4 000 gigawatt-heures (GWh) a permis de couvrir 15,5 % de la consommation électrique de la région Bretagne.

Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc est un projet majeur de production d’énergie renouvelable porté par l’État. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique de transition énergétique nationale appliquée par les différents gouvernements qui se sont succédés depuis 2011.

Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc produira annuellement 1 820 GWh, ce qui correspond à la consommation annuelle domestique d’électricité de 835 000 habitants (chauffage compris), soit un quart des habitants de la Bretagne. Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc produira à lui seul 9% de la consommation électrique de la Région Bretagne.

● Rappel de la méthodologie de l’enquête IFOP

L’étude IFOP a été réalisée sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population vivant en Bretagne et Loire-Atlantique, soit 200 personnes âgées de 18 ans et plus interrogées par département.

Pour les Côtes-d’Armor a été ajouté un échantillon supplémentaire de 301 personnes, représentatif de la population, âgée de 18 ans et plus, soit 501 personnes interrogées au total dans le département.

La représentativité des échantillons a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par département et catégorie d’agglomération.

Les interviews de l’échantillon principal ont été réalisées par Internet du 10 au 18 décembre 2020. Les interviews de l’échantillon des Côtes-d’Armor ont été réalisées par téléphone du 18 au 21 décembre 2020.

À propos d’Ailes Marines :

Lauréate d’un appel à projets national avec le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, AILES MARINES est en charge du développement, de la construction, de l'installation et de l'exploitation du parc éolien en mer. Il s’agit d’une société par action simplifiée (SAS), détenue à 100% par IBERDROLA.

Les chiffres-clés du projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc :

– 75 km² de superficie

– 62 éoliennes Siemens-Gamesa de 8 MW

– 496 MW de puissance installée

– 1 820 GWh/an de production, soit la consommation annuelle en électricité de 835 000 habitants (chauffage compris)

Toutes les informations concernant le projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc développés par la société Ailes Marines sont disponibles sur le site https://ailes-marines.bzh/

Vous pouvez suivre l’actualité d’Ailes Marines sur twitter @AilesMarines


Le 20 janvier, l’énergéticien espagnol a publié un communiqué de presse à la titraille insolite : « 71% des habitants des Côtes d’Armor favorables au projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc ». D'où vient ce chiffre ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser Ailes-Marines-IBERDROLA à produire un sondage d’opinion ? 

Dès 2016, les services de l’État avaient fourni une estimation de l’adhésion des costarmoricains concernés par le projet de parc éolien en mer d’Ailes Marines.

 Une enquête publique a été ouverte entre le 4 août et le 29 septembre 2016 auprès de 36 communes. 1013 dépositions ont été enregistrées.

Elles font apparaître :

   – 64% d’avis défavorables en moyenne

  – 88% d’avis défavorables pour la commune d’Erquy

         Rapport d’enquête publique, Partie1, page 94/575

Plus récemment, un sondage organisé par Ouest-France en octobre dernier sur le site web du quotidien auprès de 8673 internautes, donne la même estimation du rejet du projet éolien avec 66% d’avis défavorables.

La question posée était « Parc éolien de Saint-Brieuc, êtes-vous pour ou contre ? », photo d’un parc éolien en mer à l’appui.


Le sondage d'Ailes Marines-IBERDROLA a été réalisé par l'IFOP auprès d’un échantillon de 1000 personnes âgées de 18 ans et plus, dont Ailes Marines écrit qu’il est « représentatif de la population vivant en Bretagne et Loire-Atlantique, soit 200 personnes interrogées par département. »

On comprend que l’échantillon construit par l’IFOP est raisonné puisque 200 personnes ont été interrogées dans chacun des départements alors que les tailles de population de chaque département ne sont pas équivalentes. On se dit que l’IFOP, un institut sérieux, a redressé les résultats globaux en ramenant la population de chacun des départements à son poids réel dans l’ensemble. Ailes Marines ne donne aucune précision.


Mais pourquoi diable aller questionner toute la Bretagne historique alors que les Côtes d’Armor ne représentent que 13% des cinq départements, et les 36 communes concernées dans leurs emplois et leur qualité de vie par le projet d'IBERDROLA, encore moins !

 D'autres points interpellent :

 – AM. « Ces interviews ont été réalisées du 10 au 18 décembre 2020 par internet. »

On comprend que l’institut de sondage a construit ses échantillons à partir d’une base d'internautes panélisés, fidélisés par des offres promotionnelles et de menus cadeaux.

– Quelle était la mise en contexte des questions posées ?

Le sondage auprès des panélistes de l'IFOP était-il dédié ou s’agissait-il d’un questionnement dit « omnibus », un ensemble de sondages en file indienne administrés à une même personne ?

Le concept du projet a-t-il été exposé ? Si oui, comment ? (62 éoliennes sur une zone de pêche artisanale durable, à 16,3 km d'un site naturel patrimonial classé Grand site de France, etc.)

Des tailles d’échantillon suffisantes ?

A titre d'exemple, le tableau ci-dessous permet de se faire une idée du nombre de personnes ayant répondu dans le département des Côtes-d'Armor, par tranche d'âge.

Combien de personnes dans les 36 communes concernées par le projet ?


-N’aurait-on pas additionné des choux et des carottes ?

AM. « Pour les Côtes-d’Armor a été ajouté un échantillon supplémentaire de 301 personnes, représentatif de la population, âgée de 18 ans et plus, soit 501 personnes interrogées au total dans le département. (…) Les interviews de l’échantillon des Côtes-d’Armor ont été réalisées par téléphone du 18 au 21 décembre 2020. »

200 personnes panélisées répondant par internet + 301 personnes interrogées au téléphone. Les quotas ne seraient-ils qu'un masque ? Aucune d'explication nest fournie. Y a-t-il eu des redressements ?

 Et toujours cette inconnue : combien de personnes interrogées dans les 36 communes concernées par le projet ? Combien de marins pêcheurs ? Combien de personnes travaillant dans les industries de transformation de la pêche ?


Dans le communiqué de presse d’Ailes Marines-IBERDROLA, la perception du projet éolien semble avoir été posée à tous, que le projet soit connu ou non.

 Malgré cela, on constate une absence flagrante d’enthousiasme vis à vis du projet d'Ailes Marines : l’item « Tout à fait favorable » n’obtient que 25% de citations, ce qui est peu pour le premier barreau d’une échelle d’appréciation sémantique, d'autant plus que les personnes interrogées soutiennent quasiment à l'unanimité le développement des énergies marines renouvelables !


On remarquera également qu'après 9 années et 8000 pages de dossiers d'enquête publique, un quart des Costarmoricains n'est toujours pas informé du projet éolien dans la baie de Saint-Brieuc ! Et quasiment la moitié de ceux qui se considèrent informés, déclare en avoir une "connaissance imprécise" !


Au total, c'est plus de la moitié des habitants des Côtes-d'Armor interrogés (58%), et les trois quarts des Bretons (76%) qui se considèrent "pas informés" ou ayant une connaissance imprécise du projet éolien de la baie de Saint-Brieuc !

Quelle logique est à l'oeuvre derrière la mise en scène bien rôdée des chiffres publiés par Ailes Marines-IBERDROLA, si ce n'est de manipuler une fois de plus, l'opinion publique et l'opinion des élus ?

 À cette rhétorique de communication qui brouille et embrouille, et derrière laquelle se profile la volonté à peine masquée de faire disparaître l'absence d'« acceptabilité sociale » du projet éolien, s'ajoutent les intox, les promesses irréalisables qui ne seront donc jamais tenues, et les affirmations arbitraires à répétition telles que les performances énergétiques du projet.


– Ces pratiques sont d'autant plus inacceptables qu'IBERDROLA-Ailes Marines, multinationale espagnole (dont certains des dirigeants sont auditionnés au procès Villarejo qui se tient actuellement devant le Tribunal correctionnel n°8 de Madrid), demande pour mener son projet, un tarif de rachat de l'électricité par EDF scandaleusement élevé, de 155 euros par mégawattheure (hors coût du raccordement), soit une rente d'Etat de 4,696 milliards d’euros sur 20 ans qui sera prélevée dans la poche de tous les Français.

 – A titre de comparaison, la Commission de Régulation de l’Energie a lancé le 15 janvier la mise en concurrence d’un nouveau projet éolien en mer au large de la Normandie. Sa présentation au débat public annonce un prix cible de 60€/MWh : « Pour un parc d'une puissance maximale d’1 GW, en supposant un tarif de 60€/MWh (hors coût du raccordement) sur 20 ans et des prix de marché de l'électricité́ de 40€/MWh, le coût de soutien s'élèverait à 80 M€ par an, soit 1,6 Md€ sur 20 ans. » Sans oublier le projet de Dunkerque déjà attribué au tarif de 44€/MWh.

A trois fois le prix du marché de l'éolien en mer, le projet en Baie de Saint-Brieuc qui de surcroît ne respecte pas l'écosystème de la baie, ni les activités préexistantes, ni les paysages marins, ni les hommes, ne peut être qu'abandonné.

 

 Et si on faisait autrement ?

–  avec une énergie véritablement marine -l'éolien c'est du vent

– qui délivre de la puissance en continu

– qui diminue la pression exercée sur la biodiversité

– qui respecte les gens de mer

– à un coût raisonnable pour la collectivité

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