C’est la pire des déclarations d’entre deux tours de ces élections régionales. Le président des LR Christian Jacob a demandé le retrait de la liste de François de Rugy, et des listes de Marc Fesneau, et Denis Thuriot au motif d’éviter « un risque de gouvernance de l’extrême gauche et des verts extrémistes. »
Le président des LR Christian Jacob a fait part de cette déclaration hier à l’issue du conseil stratégique : « Nous souhaitons éviter partout que l’extrême droite ou l’extrême gauche arrivent au pouvoir. Or, il y a un risque de gouvernance avec des équipes de l’extrême gauche ou des Verts extrémistes dans un certain nombre de régions. »
Le président des Républicains est dans l'outrance, car l’extrême gauche n’existe pas. Il y a des forces de gauche et écologistes. Christian Jacob tente de faire passer les Insoumis comme des extrémistes la ficelle est énorme et ce type de déclaration contribue a éloigner les électeurs des urnes. C’est une insulte aux électeurs de Jean Luc Mélenchon qui étaient aussi nombreux que ceux de François Fillon à l’élection présidentielle de 2017. Christian Jacob ferait mieux de parler de son programme qui n’existe pas.
"Dans une déclaration aussi incongrue que grossière, Christian Jacob, Président du parti Les Républicains, m’invite à me retirer du deuxième tour des élections régionales en Pays de la Loire comme il le fait pour Marc Fesneau en Centre Val de Loire et Denis Thuriot en Bourgogne – Franche-Comté.
Christian Jacob qui refuse par ailleurs la logique du Front républicain face au Front national veut inventer une règle de désistement face à certaines listes de gauche. D’abord, s’il lui restait un peu de sens de la mesure, il ne mettrait pas sur le même plan des listes EELV-PS-LFI que des listes du RN, de même que nous ne mettons pas des listes de son parti, même soutenues par le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan sur le même plan que les listes du RN.
Cette déclaration de Christian Jacob traduit en fait une vision qui est justement aux antipodes de celle de la majorité présidentielle. Pour lui, il s’agit de ramener tout choix électoral des Français à deux blocs, le bloc de droite représenté par LR et le bloc de gauche représenté par le PS et EELV. Toute expression différente de ces deux blocs doit à ses yeux disparaître avant même le vote. Je note que Johanna Rolland appelle dans un communiqué à faire gagner « le bloc de gauche et écologiste », ce qui relève de la même logique d’affrontement entre deux blocs.
C’est justement parce que je crois que cet affrontement de deux blocs est néfaste à la politique régionale pendant les sept prochaines années que j’ai décidé avec mes colistiers de maintenir la liste de la majorité présidentielle pour le deuxième tour. Les futurs élus progressistes constitueront un groupe qui sera une force d’équilibre afin justement d’éviter les excès de la future majorité qu’elle soit dominée par le parti Les Républicains dont son président Christian Jacob vient nous rappeler sa tentation hégémonique ou qu’elle soit constituée d’une alliance EELV-PS-La France insoumise qui sera marquée par des divisions de fond et des surenchères dans la radicalité.
J’appelle Madame Morançais, vice-Présidente du Parti Les Républicains à se désolidariser des propos de son président de parti.
J’appelle surtout les électrices et les électeurs des Pays de la Loire à utiliser leur droit de vote dimanche prochain même et surtout quand ils et elles ne se reconnaissent pas dans cet affrontement stérile entre ces deux blocs."
