L’avenir du territoire des Pays de Loire, quand on aborde la question du développement durable, ne se dessine pas seulement dans le regard des écologistes. Christophe Priou, député maire UMP de Guérande et rapporteur de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, a lui aussi fait le choix de défendre des dossiers économiques et sociaux comme celui de la Navale, la sécurité maritime, le pôle énergies renouvelables, la pêche, la saliculture, la conchyliculture….
Sur la Presqu’île et le territoire de Cap Atlantique, l’éolien terrestre a posé un certain nombre de problèmes liés aux sites classés comme ceux des marais salants, du Parc National de Brière et les contraintes de la loi littoral. « À cet appel d’offres, il n’y avait qu’un ou deux sites qui pouvaient être retenus et pour des installations très petites, il nous a semblé plus cohérent de regarder vers le maritime » comme le souligne Christophe Priou. L’éolien en mer comme le photovoltaïque font partie d’un marché organisé par l’État, le député ajoute « Je ne vois aucun problème à ce que ce soit l’État qui organise tout cela et qui soit maître d’ouvrage ». Christophe Priou confirme ainsi sa position concernant l’indépendance énergétique qui selon lui doit être un pouvoir régalien, il s’était d’ailleurs opposé au projet de fusion GDF-Suez. Il explique qu’ « en 2002, le marché n’était pas organisé, il a fallu, et cela a été la mission de Patrick Ollier, mettre à jour les documents d’urbanisme et mettre en place une enquête publique afin qu’on ne puisse pas mettre tout et n’importe quoi dans les communes. Le photovoltaïque par exemple, ce fut un effet d’aubaine, il y a eu pour 50 milliards d’euros de dossiers déposés en France alors même que les règlements locaux d’urbanisme ne prévoyaient pas encore le photovoltaïque ». À l’époque, il y a eu un certain nombre d’investisseurs ce qui a créé un dumping conséquent.
À propos des énergies renouvelables maritimes, l’éolien en mer et l’énergie hydraulique, avec le site pilote du Croisic et de l’École centrale, c’est l’inscription dans un secteur Nantes/Saint-Nazaire. Comme il le souligne « Cap Atlantique va rentrer dans Atlanpole sur tout ce qui est bio-marin et exploitation du phytoplancton, nous trouvons intéressant d’ouvrir le volet maritime à d’autres choses que l’éolien. Ceci est corroboré depuis un an maintenant par Philippe Grosvalet, le Président du Conseil Général de Loire Atlantique, puisqu’il lance aussi des pistes intéressantes au niveau du trafic maritime entre le Morbihan et la Vendée car nous avons un triangle extrêmement important au niveau du trafic qui a une croissance à deux chiffres ». L’État a donné quelques sites en France pour faire un appel d’offres sur l’éolien maritime, mais cela reste un petit appel d’offres par rapport à l’échelle européenne. En Grande Bretagne par exemple, un marché de près de 80 milliards d’euros a été ouvert pour l’éolien en mer. Visiblement pour les sites français il n’y a pas de consortiums étrangers car l’offre est trop petite. Ainsi Christophe Priou suppose « Si nous avions lié l’appel d’offres du projet éolien off-shore des Deux Îles en Vendée et celui du banc de Guérande, cela aurait fait un terrain plus important ». L’éolien off-shore est un secteur capital car il permettra de penser le schéma industriel autant que le schéma sociétal avec la création de nombreux emplois.
À la question des associations environnementales qui s’élèvent contre le projet éolien off-shore, Christophe Priou explique « ce sont des questions légitimes mais c’est une volonté de politique énergétique. Nous avons reçu un certain nombre de gens opposés au projet mais je crois que le débat est moins divisé que sur les installations terrestres. Ce sont aussi beaucoup de personnes qui se préoccupent de leur résidence secondaire. Il y a un investissement, l’aspect paysager et architectural ne plaira jamais à tout le monde, quand on a construit les phares à l’époque, c’était des éléments nouveaux dans l’horizon et cela ne plaisait pas non plus à tous les riverains. C’est un débat qui ne sera jamais tranché malheureusement. Ce qu’on peut dire en revanche c’est que l’impact aujourd’hui sera moindre que lorsque l’on a passé une ligne à haute tension en plein cœur de la Brière avec les postes à Montoir-de-Bretagne et à Saint-Malo-de-Guersac ». Et d’ajouter « Nous sommes dans un monde qui bouge avec ou sans nous. L’énergie, avec les grandes politiques mises en place comme le nucléaire, c’est l’indépendance qui est recherchée. Il faut être pragmatique, aujourd’hui on peut avoir de l’éolien, du photovoltaïque, de l’hydraulique… La première source d’énergie sera de toute façon les économies d’énergies. Le bouquet énergétique c’est toutes ces solutions confondues qui feront une bonne politique ». C’est une prise de position qui montre toute l’importance que consacre le député maire à l’isolation des bâtiments. L’isolation des logements reste l’investissement le plus rentable quand on sait que chauffage et climatisation représentent jusqu’à 60 % des besoins en énergie d’un bâtiment. Aujourd’hui, avec une bonne isolation on gagne 20 à 30 % d’énergie. À cela il ajoute « l’idéal serait de produire son énergie et de la consommer à un niveau individuel, du moins c’est ce qui est philosophiquement le plus durable ». Néanmoins, Christophe Priou a conscience que la politique énergétique ne peut pas se séparer du climat ambiant concernant les finances publiques. Il rappelle à juste titre que les deux candidats pressentis pour le second tour, François Hollande et Nicolas Sarkozy, font très attention aux économies notamment dans un certain nombre de domaines couverts par l’État.
Sur la commune de la Turballe, qui vient de récupérer la maintenance de l’éolien, sa vision dépasse largement le terrain communal. Comme il le souligne « On parle d’une région, les retombées économiques seront pour toutes les communes avec une péréquation, notamment de la taxe professionnelle, par Cap Atlantique ». Et si en tant qu’ancien maire du Croisic, quand on lui demande si la commune croisicaise n’est pas un peu lésée dans l’histoire, il répond « Alors c’est vrai qu’il y a toujours eu une concurrence des clochers entre La Turballe et Le Croisic, mais La Turballe possède un port en eaux profondes accessible tout le temps. Il faut dépasser les clivages et bien se rendre compte qu’il y en a pour tout le monde. Aujourd’hui, des marins du Croisic et de La Turballe vont tous les jours travailler à Saint-Nazaire au port autonome. L’enjeu n’est pas là il faut dépassionner le débat ». En effet, aujourd’hui, on compte 7 000 personnes de Cap Atlantique qui tous les jours vont travailler sur le territoire de La CARENE. Inversement ce sont 4 000 personnes qui viennent de La CARENE sur le territoire de Cap Atlantique. Concernant la maintenance éolienne, demain, ce seront des gens autant de Guérande, du Croisic et de Saint-Nazaire qui iront travailler à La Turballe.
« C’est une vieille lune, dans le bon sens du terme, de Joël Batteux notamment sur la notion de port aval » souligne Christophe Priou. Effectivement, l’extension du port de Saint-Nazaire offre une possibilité pour l’éolien néanmoins « aller combler des vasières ne me semble pas raisonnable. Le projet de Donges est a été abandonné ce qui me semble une bonne idée. Je pense qu’il y a déjà des réserves exploitables en centaines de milliers d’hectares. Un port se développe d’abord en aval, il faut creuser des chenaux ce qui a un coût et des incidences sur l’écologie ». Le député maire explique que l’autre problème est la compétitivité des ports français. Aujourd’hui le trafic maritime va vers Anvers ou Rotterdam car les conditions de débarquement en France ne sont pas optimisées. La réforme portuaire a aussi été faite pour fluidifier et mettre en compétition les ports européens. Maintenant, il y a une compétition franco-française notamment avec Le Havre que l’on retrouve sur l’éolien et qui est également le port de Paris. « On peut optimiser de Saint-Nazaire à Donges des milliers d’hectares qui appartiennent au port autonome. Après il faut être sérieux, on ne va pas développer vers Nantes, c’est impossible. On ne peut plus désormais opposer développement économique et environnement ».
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