Un concours international de poésie, quelle drôle d’idée pour « Bretagne Réunie » ! Mais après la cérémonie de remise des prix qui s’est déroulée dimanche midi à Guérande, dans le cadre du Festival du livre en Bretagne, il apparaît bien naturel et légitime que l’association présidée par Paul Loret soit à l’initiative d’un tel événement culturel. Sans jamais se détourner de la lutte menée en Loire-Atlantique, Paul Loret plaide avec conviction et émotion : « Il faut mettre la culture en avant pour faire tomber les murs invisibles. Bretagne Réunie est membre de la plateforme des droits fondamentaux de l’Union Européenne. Nous y menons notre combat car il y a un mur invisible en Bretagne qui est administrée par deux régions. Les Bretons de Loire-Atlantique subissent une politique d’intégration forcée. Cette politique et cette méfiance vis-à-vis des Bretons ne sont pas typiques à la Bretagne. Dans le monde, des écrivains s’engagent parfois au péril de leur vie pour dénoncer la politique des murs. Nous appelons les politiques à faire preuve d’autant de courage ».
Si, comme l’a indiqué Pêr Loquet, président du Festival du livre en Bretagne, ce prix souligne l’ouverture de la Bretagne sur le monde et les autres cultures, il n’en demeure pas moins qu’il s’inscrit dans un combat politique universel. Catherine Bailhache, ajointe au maire en charge de la culture à Guérande, issue d’une majorité UMP, y souscrit également. « Je suis très heureuse de la remise de ce prix à Guérande. Le thème des murs sied bien à Guérande. Mais l’intérêt c’est bien que les murs virtuels soient démontés. Les mots sont comme le lierre, ils attaquent la pierre et font tomber les murs », dit-elle dans son allocution.
Gérard Gauthier, écrivain et membre de Bretagne Réunie, est le grand artisan de ce Prix de poésie. « Il faut internationaliser les situations qui nous sont imposées pour changer le cours des choses et le monde de manière pacifique. La poésie n’est jamais plus désirable qu’en ces moments difficiles », indique-t-il. Et ce dernier de rappeler que parmi les 44 contributions reçues pour concourir, venues d’Haïti, de Gaza, d’Afrique, de Tunisie, du Québec, de Bretagne en autre, certains auteurs sont bel et bien enfermés dans des murs très réels. C’est le cas notamment de ce Kurde qui a fait parvenir son texte du fond de sa geôle en Turquie, ou encore de ce Palestinien francophone qui a vu monter un mur comme une nouvelle cicatrice sur cette partie du monde.
« Des murs de feux et de sang, des prisons, des villes, de la communication, mais aussi les murs qui existent dans les têtes et dans les cœurs comme le malade, le mendiant, le voisin que l’on ignore » ajoute Jean-Louis Latour, le président du jury. Il assure que les textes expédiés de par le monde ont profondément touché les membres du jury et qu’il a été difficile d’établir un classement. Les débats ont été âpres et vifs. Un prix spécial a d’ailleurs été décerné à Christiane Hartweg de Paris, pour un magnifique poème, jugé toutefois un peu court. Ce sont deux Bretons qui terminent troisième et deuxième : Tanguy Le Gâvre et Danièle La Roche de Govic. Présente, cette dernière a fait une lecture très émouvante de son œuvre.
« Ça a été une très grande émotion pour les membres du jury lorsque nous avons découvert l’origine de l’auteur qui a remporté le premier prix », se souvient Jean-Louis Latour. « Á l’annonce de la chute du mur » est un texte magnifique qui a été lu par Françoise Pommard lors de la cérémonie. Il sera traduit dans de nombreuses langues, et mieux encore, dans de nombreuses langues minoritaires. Ce qui a donné lieu à une belle surprise : la lecture de la version bretonne du poème par Mickaël Coïc. Un moment intense et là aussi empli d’émotions.
Né en 1969, Jean-Claude Awono est professeur des lycées à Yaoundé où il enseigne le français. Auteur, chroniqueur littéraire, il est aussi pleinement acteur de la vie culturelle au Cameroun. Avec un combat : faire tomber les murs de la ségrégation sociale et culturelle. Ainsi, il y a 15 ans, il crée une association « La ronde des poètes ». Puis, il s’investit dans la réalisation d’un centre culturel pour des jeunes défavorisés. Il est aujourd’hui coresponsable d’une maison d’édition pour permettre à une jeune génération d’écrivains camerounais d’être publiés.
« Le combat que vous menez ici pour l’identité bretonne, c’est également notre combat au Cameroun », indique le lauréat qui, au bord des larmes, a dédié son prix à un parent, décédé la veille. C’était un bûcheron, victime d’un accident en forêt.
Retrouvez Jean-Claude Awono et le Festival du livre en Bretagne : http://www.guerande-infos.net/le-festival-du-livre-en-bretagne-un-vrai-breizh-seller-26-31-549.html
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