Le forum mondial de la mer, qui se tient pour la deuxième année consécutive a la cite des congrès de Nantes, met a l’honneur la biomasse marine et ses acteurs. Des intervenants venant des quatre coins de la France et du monde entier, se sont rencontrés et relayés pour parler des micro-algues (des algues microscopiques) et des macro-algues (des algues géantes, fixées sur un substrat rocheux), ainsi que de leur potentiel en tant que ressource pour les secteurs de la santé des cosmétiques ou encore de l’énergie.
Trois générations de biocarburants
L’une des premières sessions de la journée a réuni quatre intervenants venant du monde entier pour parler du biocarburant via les algues et de leur avenir. Parmi eux, le professeur Jack Legrand, professeur a l’Université de Nantes et directeur du laboratoire GEPEA installé à Saint-Nazaire. « Nous sommes un laboratoire universitaire, nous ne faisons pas d’économie. Nous travaillons sur des sujets qui nous intéressent », explique le professeur. Avec son équipe, il a commencé à travailler sur le bio-hydrogène à la fin des années 90, avec la découverte que : « les algues privées de soufre passent de la production d’oxygène à la production d'hydrogène ». Des expériences dans ce sens ont donc été menées dans des bio-réacteurs.
Les bio-carburants existent depuis presque aussi longtemps que les automobiles. Suivant le prix de pétrole, ils ont suscité ou non un engouement de la part des industriels. Depuis le début des années 2000 avec la hausse sans fin du prix du pétrole, le réchauffement climatique et la volonté de devenir énergétiquement indépendant, les ont remis à l’ordre du jour. Il existe actuellement trois générations de bio-carburants (ou agro-carburants) : la première repose sur l'utilisation des organes de réserve des cultures (les graines des céréales ou des oléagineux, les racines de la betterave, la graisse animale, …) ; la deuxième n’utilise plus que des plantes entières (sont mis en valeur les pailles, les tiges, les feuilles, les déchets verts, …)
De l’algue au carburant
Les micro-algues sont un bio-carburant de troisième génération. Le GEPEA a commencé à étudier le sujet vers 2005. « Nous avons participé au premier programme français sur le sujet », ajoute Jack Legrand. La recherche se base sur les micro-algues ou le phytoplancton, notamment sur une collection de 300 espèces sélectionnées pour leur richesse en lipides. Ces derniers sont considérés comme étant des organismes extrêmement productifs (plus que les plantes terrestres), au taux de croissance rapide (doublement de la biomasse en une journée) et riche en huile. « Pour faire de l’énergie avec des micro-algues, il faut utiliser l’énergie solaire et, pour cela, nous avons besoin d’une plateforme. Cela implique de passer à une échelle supérieure et tester des modèles dans des conditions réelles », précise Jack Legrand.
Pour ce projet, un partenariat scientifique existe déjà avec l’Université de Clermont-Ferrand, mais, à l’exception d’Airbus, les partenariats industriels manque à l’appel. Le GEPEA a déposé un dossier l’an dernier qui a été refusé ; une nouvelle tentative est faite cette année, mais la concurrence est forte avec les bio-carburants de première et deuxième génération. Pour Jack Legrand, « Airbus est très intéressé par tout ça car les avions ne peuvent voler qu’avec des carburants liquides. C’est une entreprise qui raisonne sur le long terme, mais nous ne sommes pas une priorité pour elle. Airbus sait qu’un jour il faudra passer aux biocarburants, alors ils gardent un œil sur nous ! ». Rien n’est donc encore fait à une échelle significative. Des démonstrateurs sont déjà en place et vont donner des premières réponses rapidement, mais le potentiel de faisabilité des micro-algues ne pourra être déterminé avec précision que d’ici 5 à 10 ans.
Cultiver en grande quantité
Si ce projet de biocarburant troisième génération aboutit, il entraînera l’essor d’un nouveau métier : « cultivateur d’algues ». Actuellement, à l’état naturel ou reproduite en petite quantité dans des laboratoires, les micro-algues seraient alors produites en grandes quantités. A quoi tout cela ressemblerait-il donc ? Un champ marin ? Un immense bassin rempli d’algues ? Plutôt, selon Jack Legrand, à « une centrale photovoltaïque où les panneaux solaires serviront à créer une biomasse (ndlr : ensemble des matières organiques d'origine végétale, animale ou fongique pouvant devenir source d'énergie par combustion, après méthanisation ou après de nouvelles transformations chimiques) ». Dans tous les cas, que ce soit des biocarburants de deuxième ou troisième génération, le bilan sera nul en ce qui concerne le CO2 puisque les végétaux le prennent dans un premier temps avant de le rendre lorsque le biocarburant créé est brûlé.
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