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Aux urnes, citoyens !

A la veille du premier tour des élections Régionales, les instituts de sondages annoncent 50% d’abstention. Un triste record pour ce scrutin de proximité et une cinglante gifle pour notre démocratie, trois ans seulement après la participation massive des électeurs à la Présidentielle. Analysée comme une défiance envers le monde politique, cette abstention peut également être interprétée comme un affront à l’Histoire de France, à notre république, aux combats, aux droits gagnés de haute lutte. Comme un caprice exprimé par les enfants gâtés de la démocratie…

Le débat est posé entre les tenants du droit de vote et les partisans du devoir de vote. Les premiers estiment que « rester chez soi » est un acte aussi important que celui de glisser le bulletin dans l’urne. Et tant que les votes « blancs » ne seront pas comptabilisés dans les résultats, il semble difficile de les contredire. Les seconds, à l’instar de Laurent Fabius, pensent que la vie citoyenne est faite de droits et de devoirs, où le vote serait une obligation comme c’est le cas en Belgique, notamment.
Bien-sûr, les politiques ont leur part de responsabilité dans ce problème. Les Français n’en peuvent plus des promesses non-tenues, du spectacle digne des pires télés-réalités qu’ils nous proposent chaque jour, du peu d’engagement dont ils font souvent preuve, de leur éloignement avec le terrain et les problèmes concrets, de leur manque d’assiduité dans les instances où ils sont élus, de leur cumul des mandats et autres activités professionnelles (la mode étant aujourd’hui à la robe d’avocat), de leurs pitreries ou assoupissements répétés à l’Assemblée Nationale, etc. Mais l’élu est également celui qui est aux commandes de notre destin commun. C’est à lui qu’incombe la responsabilité de prendre les décisions et d’assumer les échecs. C’est lui notre dernier recours en cas de difficultés.
« Tous les mêmes ! » s’exhorteront les esprits chagrins. Mais comment ne pas trouver des sensibilités différentes, des idées, des préférences, dans les 8 listes en lice pour cette élection Régionale dans notre département.

Comment exprimer la diversité de notre société si on laisse le soin aux rangs des militants des partis dominants d’assurer la distribution des rôles.
Comment peut-on vivre dans la cité, dans l’indifférence de l’évolution qu’elle suit, en subissant les choix d’une moitié d’électeurs et par conséquent d’un seul quart des votants pour les vainqueurs. « Les Français sont râleurs » entend-t-on souvent. Comme il serait bon qu’ils élisent l’un des leurs pour aller taper du poing sur la table des collectivités territoriales, ou « qu’ils se taisent à jamais » comme on dit dans les films américains.
La démocratie est une lutte quotidienne. Dans le monde, les exemples sont nombreux des démocraties en danger. Combien d’individus sur la planète rêveraient de glisser leurs bulletins dans l’urne, combien de femmes mises sous domination de mâles dictateurs n’entendront jamais « A voté ! ». Au regard du monde, avons-nous vraiment le droit de bouder des élections aussi « Régionales » soient-elles ? Ne sentons-nous pas une gêne au décompte des courageux morts Irakiens devant les bureaux de vote de Bagdad ?
Alors, c’est peut-être par méconnaissance du rôle des uns et des autres, où peut-être par l’extraordinaire faculté Française à empiler les instances de décisions. C’est sûr que parfois, il faut vraiment avoir fait « Saint-Cyr » pour tout comprendre. Allons donc à l’essentiel : les élus régionaux disposent d’un budget important dont le premier poste de dépense est l’éducation, avec l’entretien et la construction de lycées, le financement de la formation professionnelle. Second gros morceau, le transport et surtout le rail avec les TER. S’en suit : le développement économique, l’aide aux entreprises, la subvention des activités culturelles et sportives, la coopération, la recherche.

Si elle pose un vrai problème, l’abstention devra amener le monde politique à sérieusement s’interroger, car il n’est pas question de culpabiliser qui que ce soit. Par contre, on évitera difficilement l’hypocrisie des soirées électorales, car aussi étonnant soit-il, l’abstention arrange toujours quelqu’un.

Auteur : Yoann Daniel | 13/03/2010 | 3 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 14 mars 2010 à 07h34 par lonely, Pornichet
Total accord Monsieur Yoann.
Ne pas voter c'est chercher à devenir du bétail.On a les chefs qu'on mérite quand on a la chance de les choisir.
Quant à Fabius qu'il aille se cacher bien loin, et se "taise à jamais"
La honte du sang contaminé reste collée à son nom; et que la morale ne vienne pas de lui.Coupable et responsable,
Pour ceux qui, eux ne pourront plus jamais voter.Et pour ceux qui n'ont pas encore cette liberté.
#2 - Le 14 mars 2010 à 18h00 par ASSEZ
Ne melangeons pas tout.
Entre ce qu a pu faire Fabius et ce que qu il dit a propos du droit de vote.

Dans une election a deux tours, et ou se presentent autant de listes, il n\'existe aucune raison de ne pas aller voter. Et dans ce cas l'alibi du vote blanc ne tient pas. On peut meme se demander dans quel cas il peut tenir...sauf a etre monarchiste ou anarchiste.
Les dictateurs l'ont bien compris, qui eux, grace aux abstentionistes savent s'emparer du pourvoir et ne veulent plus le rendre. Pour ce faire ils suppriment.....les elections !
#3 - Le 15 mars 2010 à 09h53 par Suelto
pour Assez
bien sur.
Juste pour dire que celui qui a menti mentira et que sa parole ne vaut plus.
On juge un homme à ce qu'il fait.
Oui, la question est aussi sur le vote blanc.Mais entre faire "je viens et je suis bien là;je ne sais pas répondre cette fois", et dire "faites ce que voulez je m'en moque"; il y a une petite différence : le rempart contre la dictature comme vous le dites bien.

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