Éric Lauvray et Jean Claude Ménard ont créé l’association Estuaire Loire et Vilaine dans le but de mener des études avec des scientifiques. Depuis 40 ans ils pratiquent la chasse sous-marine au large de La Baule et dénoncent la dégradation des milieux aquatiques et la perte de biodiversité.
Ils veulent étayer leurs hypothèses sur le plan scientifique, avec des protocoles validés par Ifremer. Ils ont répertorié mesuré et analysé les laminaires sur des fonds de -3 à -20 m. Comme de nombreux pêcheurs ils ont constaté une baisse importante de poisson comme les bars, les lieus et soles. Des champs entiers de laminaires ont disparu sur les secteurs des Charpentiers, de Pierre Percée, Baguenaud, et en règle générale sur les secteurs exposés aux courants venant de la Loire et la Vilaine. Des disparitions également sur le plateau du Four et de la Banche. 75 % des laminaires auraient disparu entre 1998 et 2008.
La laminaire est une algue brune qui s’accroche sur la roche et qui a besoin de lumière. Elle vit entre 12 et 15 ans et favorise la reproduction des crustacés et des poissons juvéniles. Les pêcheurs pêchent mieux sur les champs de laminaires. Pour Jean Claude Ménard les laminaires sont « la forêt de la mer » et sans forêt il n’y a pas de vie et d’animaux.
Pour ELV, les causes de ces disparitions sont liées aux rejets des boues en mer par le draguage de l’estuaire de la Loire, du port de La Baule Le Pouliguen. Les vases rejetées se déposent sur les algues les privant de lumière et d’oxygène. Les algues vertes qui se développent en très peu de temps font barrage à la lumière et dessous il fait nuit. Cet été à cause des algues vertes des congres qui restent généralement dans leur trou sont morts asphyxies par les phytoplanctons. Les autres poissons désertent la zone. Ces algues étouffent le milieu marin. Il y a des doutes sur l'innocuité pour l’homme. C’est au niveau de l’État que des actions doivent être entreprises pour lutter contre le déversement des nitrates dans la Loire et la Vilaine. ELV pense que la situation est très grave et que si on ne fait rien le littoral va mourir à petit feu. Pour l’association, qualité des eaux de baignades et qualité écologique de l’eau sont deux choses fondamentalement différentes. La qualité des eaux de baignades mesure des germes (bactéries) témoins de contamination fécale et peut traduire la présence de germes pathogènes. La qualité écologique de l’eau se mesure par la teneur en oxygène, le pH, son état biologique peuplement piscicole, nature et bonne santé des algues etc.
Les rejets de vase du port du Pouliguen à proximité de Penchateau ne sont pas étrangers à la disparition de nombreuses laminaires à proximité et à la qualité des eaux. Pour l’association il faudra rejeter soit plus loin en mer soit traiter à terre et là on se heurte à un problème économique car le coût est multiplié par 10.
Les rejets de boues par la Loire sont devenus beaucoup plus importants depuis que l’on a enlevé les barrages sur le fleuve et que l’eau salée remonte jusqu’à Saint-Florent
Pour l’association – qui n’est pas contre les éoliennes – leur implantation est une folie pure sur la roche du banc de Guérande. L’érasement des obstacles, des trous énormes avec rejet de millions de tonnes de sédiments en suspension, entraînera la destruction des crustacés ; les poissons vont fuir. Lors d’une réunion en Préfecture la question ironique fut posée : « allez-vous couper la forêt du Gave pour mettre des éoliennes ? » L’association se veut optimiste « a priori cela ne se ferait pas, ils réfléchissent à une implantation dans des endroits sablovaseux pauvres, ce qui permettrait d’améliorer la biodiversité et constituer des réserves de poissons comme dans certains parcs de Norvège». Alain Doré est intervenu pour expliquer que des recours sont en cours au travers l’association Défense de la mer. Des études d’impact sont en cours. Le problème c’est qu’elles sont financées par les promoteurs. Il y aura une consultation publique et tout le monde pourra y participer. Pour Alain Doré « les éoliennes, il faut les accepter au conditionnel, ce n’est pas aux associations environnementales de se prononcer sur un choix politique ».
L’association ELV est soutenue par des partenaires sans lesquels le financement des études ne serait pas possible : Fondation Total ; Agence des aires marines protégées ; Institution d'aménagement de la Vilaine ; Cap-Atlantique ; Agence de l'eau Loire Bretagne ; Groupe SAUR ; Nos partenaires scientifiques ; Ifremer ; Museum d'histoire naturelle de Concarneau ; Bio-littoral ; Stermor ;
Des partenaires associatifs : Collectif bar Européen ; UNAN44 ; Presqu'ile Environnement ; Natura 2000 ; Le réseau Natura 2000
Site dédié au projet du plateau du Four
Pratique :http://www.assoloirevilaine.fr/
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