Robin des Bois s’associe aux pêcheurs pour que le pollueur pris en flagrant délit soit sanctionné.

source préfecture maritime

La nappe, 13 km de long, 3,3 de large, n’est pas noire, elle est irisée. Elle provient du navire néerlandais Aeolus, 140 m de long pour 44 large, qui dans la baie de Saint-Brieuc tente de forer jusqu’à 40 m de profondeur dans le sous-sol marin. Ces travaux de force sont préalables à l’installation de 62 éoliennes qui culmineraient à 200 m de haut au-dessus du niveau de la mer. Sur le papier et les bureaux des politiques et des hommes d’affaires, l’usine éolienne de la baie de Saint-Brieuc devrait produire son électricité intermittente et être raccordée au réseau en 2023. En fait, le chantier de cet EPR du vent durera beaucoup plus longtemps. La multinationale espagnole Iberdrola représentée en France par Ailes Marines fait face dès le départ à de sérieuses difficultés.

Malgré une prétendue reconnaissance géologique des fonds en face d’Erquy, de Saint-Brieuc et du Cap Fréhel, l’Aeolus piétine. Le socle sous-marin fait lui aussi de la résistance. Arrivé au mois de mai dans la baie, l’Aeolus devait, après un temps de réglage, forer les fondations d’une éolienne en une semaine. En 2 mois, les forages d’une seule éolienne ont été réalisés. Les travaux sont aujourd’hui suspendus. Selon les déclarations du représentant d’Iberdrola en Bretagne, la fuite correspondrait à 100 l d’un fluide de forage, le Panolin HLP Synth, qui serait biodégradable en quelques semaines. Selon ses fabricants, le Panolin HLP Synth serait moins nocif que les fluides de la concurrence. Le Panolin HLP Synth « valorise l’image  verte » de ses utilisateurs et « ne laisse pas de film aux couleurs de l’arc en ciel en cas de déversement dans l’eau ». En d’autres termes, il s’agit d’un fluide discret. Or, le communiqué de la préfecture maritime de l’Atlantique précise que le lundi 14 juin à 14h20 au moment de l’observation par un avion des douanes, la nappe était irisée et visible sur plusieurs kilomètres. La saison de forage s’étend de mai à octobre par temps présumé calme et hors de la campagne de coquilles Saint-Jacques qui constitue un pilier de l’économie locale. L’Aeolus, après une inspection par les officiers de police judiciaire de la gendarmerie maritime a été autorisé à gagner un port hollandais pour vérifier l’étanchéité et le réglage de ses équipements de forage. Il est aujourd’hui à 18h00 devant Le Touquet.

 

A lire ou à relire d'urgence l’article de Fabrice Nicolino illustré par Tignous dans le Charlie Hebdo du 16 avril 2014 « Éoliennes maritimes. Comment vendre du vent pour pourrir la mer ».

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