Salle des floralies à la Baule, ce 2 novembre, jour des morts, le sujet de la conférence organisée par l'association pour le droit à mourir dans la dignité posait la question du choix de notre fin de vie. Enfin du choix, pas si simple puisque (in)justement nous n'avons pas toujours la décision le moment venu.
Florence Plon, explique d'une voix claire devant 150 personnes environ, lentement, s'appuyant sur un texte très précisement écrit que la mort nous dérange, que nous ne la nommons pas, (« il est parti », « il nous a quittés »). Les rites mortuaires se sont réduits, « les proches sont loin », « la mort s'est exclue de la vie, elle est devenue taboue ». Nous souhaitons, protéger, ne pas inquiéter. Pour Florence Plon il faut dire les choses, parce que ne pas dire c'est « dépouiller » « prendre une position de pouvoir », il est nécessaire de faire « participer ». La mort doit être annoncée, y compris aux enfants, il faut leur éviter les silences et les chuchotements qui laisseront des traces sévères, « la souffrance doit être affrontée ». Pourtant même les soignants ne sont pas toujours formés. « Nous avons la peur de l'autre devant son chagrin, nous refoulons la crainte d'être rejetés ». « Nous mourons un peu plus à chaque fois ».
Florence Plon n'est pas en accord avec l'expression « faire son deuil », elle dit « au mieux on le traverse ».
Elle explique aussi comment on aide l'enfant à grandir, à se structurer, à accepter la séparation, en sachant lui dire « non !», c'est un bénéfice futur.
Accepter la séparation, c'est aussi reconnaître « quelle part de chacun disparaît, (une place de frère, de parent )». Il faut « réinjecter du sens », l'accompagnement est important, même ponctuel, ce peut être la religion. Selon la psychanalyste, on peut se faire aider « pour dormir », mais le deuil « ne doit pas se passer dans l'anesthésie », « il faut une parole qui circule ». Cette parole doit être entendue par «des gens ouverts, qui ne se projettent pas personnellement ». Il faut « écouter », ne pas « régler ses propres souffrances » (risques des écoutes par des bénévoles sans formation suffisante).
Pour Florence Plon la personne doit « oser être soi-même dans ses choix. S'il reste quelque chose au-delà de la perte c'est la richesse du désir ». Il est important «qu'une personne soit un acteur, qu'elle fasse ses derniers pas, qu'elle laisse sa trace, son style, jusqu'au bout et parte en accord ». C'est construire du lien. Vivre la perte c'est « la regarder en face ».
Depuis la loi du 22 avril 2005, la mort peut être accélérée par la sédation terminale et le double effet des antalgiques. La décision est prise par le médecin. Pour ADMD (50 000 adhérents) ce devrait être le seul patient qui décide, directement ou par ses « directives anticipées ». Depuis 1980 l'association milite pour une loi « d'ultime liberté » qui permette à chacun de choisir les conditions de sa fin de vie, pour une aide active à mourir ou un suicide médicalement assisté, pour un accès aux soins palliatifs pour tous.
Chacun peut réfléchir à sa propre fin, la préparer, organiser ses funérailles, dire s'il est donneur d'organes, décider ce qu'il veut et qu'il ne veut pas à la fin de sa vie etc.. Le document dit des « directives anticipées » doit être authentifié et avoir moins de trois ans, il peut nommer une « personne de confiance ». La loi Léonetti est jugée insuffisante par l'auditoire, la demande de mourir dans la dignité est rapprochée de la demande du droit à l'avortement.
« Les médecins ont peur, si vous avez la carte, c'est mieux pour eux » indique une dame.
L'association indique qu'elle a invité les 1463 médecins généralistes de Loire-Atlantique à venir débattre, 14 ont répondu, deux viendront. « Des médecins accompagnent, mais à leurs risques, on ne peut pas leur demander de transgresser la loi ». « Pourquoi pas une décision collégiale ? Trois personnes par exemple, qu'un médecin ne soit pas seul » entend-on dans la salle.
La députée socialiste, sage-femme, est sensible à ce sujet, elle veut faire évoluer la loi. Présente dans la salle, elle explique que pour faire changer les choses, il faut « faire voter les députés » et elle ajoute : « c'est pourquoi il faut écrire à vos députés ».
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