Nous vivons une période de profonde remise en question. Les événements qui se sont succédés depuis bientôt deux ans ont apportés un éclairage différent sur le monde et sur la façon dont nous voyons notre pays.

L’élection présidentielle de 2017, remportée par Emmanuel Macron, n'a pas marqué le changement politique auquel beaucoup de Français aspiraient. Se présentant lui-même comme un candidat atypique, ouvrant les perspectives d'une politique nouvelle qui aurait dû faire disparaître les clivages ancestraux aux effets paralysants, le résultat de son action n'a pas été à la hauteur des espérances que nombre de ses électeurs avaient mises en lui.

Finalement, il s'est révélé meilleur candidat qu'élu. Était-ce un hasard ?


Depuis la crise de 2008, purement financière qui avait trouvé son origine dans la cupidité insatiable des grandes banques réputées « systémiques », le beau décor libéral s'était effondré sur lui-même en laissant la place à une réalité bien différente, celle d'un système aux abois dont la survie ne tenait plus qu'à une création monétaire illimitée et exponentielle.

Cette crise ayant révélé la face soigneusement cachée d'un projet mis en place à la fin de la seconde guerre mondiale et destiné à contrôler la quasi-intégralité de la finance internationale au moyen de la monnaie à la fois domestique et universelle qu'était devenu le dollar américain.

Cette exposition au grand jour risquait dès lors de voir les peuples se retourner contre lui et il convenait de ce prémunir contre ce danger.

Dans les démocraties, le pouvoir se gagne par les élections. La victoire électorale passe par la conquête préalable d'une opinion majoritaire. Il faut simplement trouver celui ou celle qui incarnera le mieux cette aspiration populaire tout en permettant au système en place de perdurer.


Emmanuel Macron avait un cursus qui le prédisposait. Jeune, présentant bien, auréolé d'un bagage scolaire idéal, ayant gravi les différents échelons qui, après avoir fait de lui un « global young leader », l'ont poussé vers la consécration d'une invitation à la conférence annuelle des Bilderbergs en 2014.

Les médias ont ensuite largement diffusé son image et sa brillante trajectoire, alternant de hautes fonctions étatiques avec un passage au sein de la prestigieuse banque Rothschild, de façon à le faire apparaître comme le « candidat naturel » d'un renouveau annoncé, censé reléguer dans les greniers de l'Histoire les vieilles lunes de la politique du siècle dernier. Peu de gens furent reconduits et c'est une nouvelle équipe (ou presque) qui occupa les différents ministères.


L'arrivée de D. Trump à la Maison Blanche a conduit l'élite internationale à s'attaquer aux mouvements « populistes » européens qui pouvaient trouver en lui un appui efficace. L'axe essentiel de la politique d'Emmanuel Macron était de tout faire en vue de renforcer l'intégration européenne afin de, si possible, la rendre irréversible. Cependant, il est très peu probable que cette intégration européenne soit pour le président français un but en soi. L'Europe, à laquelle il veut à tout prix donner une souveraineté, ne peut être qu'une phase transitoire vers une autre organisation planétaire,  résultant de la disparition des nations et des identités populaires, au profit d'un ensemble sans frontières que se partageraient les différentes communautés.

L'opposition frontale de Trump à cette vision impliquait l'urgence d'une « reprise en main » de certains pays, comme la France, qui pouvait être, avec l'Italie, l'un des points faibles de l'Europe en raison de la perméabilité d'une part importante des Français aux thèses dites« populistes » mais qui, de fait n'étaient que la vision « Gaullienne » de cette Europe.


Cette épidémie a  constitué un véritable test pour jauger l'état de l'Union Européenne en matière de solidarité. Cette solidarité, en l'absence de laquelle tout projet d'intégration européenne est voué à l'échec, a fait totalement défaut et, à contrario, a permis de mesurer combien était resté fort l'instinct  grégaire des peuples européens et l'attachement à leurs nations respectives. La Commission Européenne a vu dans cette crise une opportunité pour affermir son pouvoir et s'est engouffrée dans le domaine sanitaire en devenant une sorte de « centrale d'achat » des vaccins. 

De son côté, Emmanuel Macron y a vu une opportunité pour pousser vers la mise en commun des emprunts (c'est à dire des dettes) qui allaient contraindre les pays encore tenants de la rigueur budgétaire à accepter une mutualisation toujours refusée.

Cela allait de pair avec l'augmentation démesurée de notre endettement durant cette période, conséquence logique de l'annonce de mars 2020 : « Quel que soit le coût ! »


Alors qu'il voyait monter le spectre de la guerre civile en raison d'une immigration non contrôlée et grandissante de laquelle pouvait résulter un communautarisme conflictuel, le peuple français  ne peut que constater un endettement abyssal, une désaffection des Français pour le travail liée au fait qu'ils ont découvert qu'ils pouvaient être rémunérés sans contre-partie, des entreprises recherchant désespérément des gens à embaucher, une flambée non-maîtrisable du prix de l'énergie, due pour beaucoup à des décisions aberrantes de la Commission Européenne. Pour couronner le tout, des tensions entre pays européens et le non-respect généralisé des traités qui, jusqu'alors, régissaient le fonctionnement de l'Union Européenne.

Enfin, sur le plan international, de sérieuses menaces pèsent, notamment dans le Pacifique, sur la paix dans cette zone où nos intérêts stratégiques sont vitaux.


De toute évidence, nous sommes dans une situation de rupture et nul ne peut aujourd'hui prévoir avec certitude comment celle-ci va évoluer, ni quelles seront les conséquences pour notre pays.

L'élection présidentielle de 2022 va constituer pour la France une étape à la fois cruciale et irréversible. C'est bel et bien la survie à terme de notre nation que nos choix électoraux vont engager. Permettez-moi, pour conclure, de rappeler l' « Appel de Cochin » lancé par Jacques Chirac lorsqu'il était encore gaulliste en 1978 :

«Il est des heures dans l'histoire d'un peuple où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu'on lui cache. L'Europe que nous attendions et que nous désirions, dans laquelle pourrait s'épanouir une France digne et forte, cette Europe, nous savons depuis hier que nous ne pouvons pas la faire. Tout nous conduit à penser que, derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent à l'idée de son abaissement. En ce qui nous concerne, nous devons dire non. […] Favorables à l'organisation européenne, oui, nous le sommes pleinement. Nous voulons, autant que d'autres, que se fasse l'Europe. Mais une Europe européenne où la France conduise son destin de grande nation. Nous disons non à une France vassale dans un empire de marchands, non à une France qui démissionne aujourd'hui pour s'effacer demain. […] Comme toujours lorsqu'il s'agit du rabaissement de la France, le parti de l'étranger est à l'œuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l'écoutez pas, c'est l'engourdissement qui précède la mort.»  

Ces paroles sont plus que jamais d'actualité et on ne peut que regretter que leur auteur ne les ait pas traduites dans les faits…

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