La mobilisation s'étend en France contre l'aéroport. On estime à 20 000 le nombre de personnes venues accompagner ceux qui ont prévu de « réinvestir le lieu », et apporter leur soutien aux opposants à la construction du grand aéroport. Elles venaient de toute la France.
Les organisateurs ne souhaitaient pas de « pancartes politiques », « les associations oui, mais les politiques, s'ils viennent se faire voir ici, c'est pour récupérer des voix », explique un militant « se montrer devant les médias qui vont courir les faire parler», « ce que nous voulons montrer c'est que beaucoup de gens de différents horizons sont contre ce projet, depuis très longtemps, c'est inutile et coûteux ». Une expression était très utilisée ce matin : « artificialisation des terres ». Les écologistes, entre autres, qui avaient préparé leurs drapeaux les ont rangés en grande partie, « de toute façon, les écologistes, ils sont au gouvernement !».
L'ambiance était assez bon enfant ce matin, pendant la mise en place du cortège qui s'est ébranlé vers 11 h 00 sous les cris des organisateurs « laissez passer les tracteurs ! ». Ceux-ci attelés à des remorques ou à des bennes chargées de matériaux (palettes, planches, bottes de pailles) ont pris la tête du défilé pour reconstruire « le village d'Astérix ».
Après ce que certains nommaient le « EELV tour » d'hier (voir la visite des écologistes du 16 novembre sur le site) de nombreux politiques sont venus prendre la parole. Les syndicats étaient peu visibles.
Parmi les manifestants, des jeunes venus de Montpellier et Toulouse « en covoiturage », « il n'y avait plus de place dans les bus » et Toulouse expliquaient que c'était « par solidarité », ils trouvent « que c'est un mauvais projet ». Le Larzac ? « Oui ça nous parle, ça serait bien, mais nous n'en sommes pas encore là ». Et «non, nous ne sommes pas des terroristes, c'est pour nous décrédibiliser que le gouvernement fait courir ce bruit ». Un peu plus loin dans la foule, Michel Tarin (qui avait fait la grève de la faim à Nantes contre le projet) continue d'expliquer que le projet est inutile. Plus loin un militant souligne le danger de confier ce type de chantier au privé ce n'est pas de « l'aménagement du territoire » c'est de « l'aménagement bisness ». Et d'expliquer que Vinci détient déjà la gestion de plusieurs aéroports dans l'Ouest (Rennes, Dinard, Quimper...et discuterait avec l'armée pour celui de Lorient) rappelant qu'avec NDDL c'est aussi Gron et Nantes qui rejoignent le groupe. « Alors ensuite, pour des raisons de rentabilité, ils feront ce qu'ils voudront, qui dit qu'ils n'en fermeront pas certains ? ». C'est un projet, « destructeur, ruineux et inutile ».
José Bové a donné de multiples interviews durant cette matinée, très disponible aux questions de tous. Il a insisté sur la possibilité que le projet soit remis en cause. Pour lui, il manque « d'espace de débat », il demande un médiateur, il juge le « projet mal ficelé ». Il dénonce la position de François Hollande arguant du droit, « comme si la messe était dite » il note qu'« il y a des recours », il revient sur la protection des zones humides. Il évoque les nombreux bus qui « viennent de partout » et interroge « Quel est celui qui dira non ? », rappelant que pour le Larzac cet homme était François Mitterrand. À la question de possible « marche arrière », « on peut toujours, tant que les habitants sont là… ». Il martèle c'est «un projet injuste ».
Sébastien Blavier responsable à Greenpeace est venu avec une centaine de militants de son mouvement de « partout en France mais aussi de Belgique et de Suisse » et aussi douze associations nationales. Pour lui aussi le projet peut être remis en cause, si « le gouvernement ne continue pas à s'entêter sur ce projet climaticide inutile et dispendieux ».
Olivier Besancenot selon une source AFP a dénoncé « un scandale social et écologique, avec des subventions publiques qui vont être massivement données à un groupe qui fait des profits ». Concernant la présence des écologistes d'EELV au gouvernement,il a ajouté : « que ce soit sur les questions sociales ou environnementales, ce n'est pas en étant dans le gouvernement qu'on peut changer les choses, mais en établissant un rapport de forces ». « Cette bataille, je pense que la mobilisation pourra la gagner ».
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